Ce roman sur Apollonius de Tyane qui fut au début de notre ère à la fois philosophe, thaumaturge, prophète a pour mission dans un premier temps de faire découvrir cet être exceptionnel. Volontairement mis à l’index par l’Église car comme Jésus le Nazaréen, il prodiguait de nombreux soins et miracles, énonçait des prophéties et diffusait au-delà de son cercle de disciples, la doctrine pythagoricienne. Initié par certaines communautés secrètes en Égypte et en Inde aux grands mystères de la création, il diffusait sans relâche son savoir inestimable auprès des cœurs purs qu’il savait reconnaître. Ce livre se veut à la fois témoin de cette formidable chevauchée spirituelle, de révéler ce que ce grand maître apporta à l’humanité, voilà ce qui m’a poussé dans cette belle aventure. Je pense que la lecture de ce voyage aux portes du fantastique révélera en vous une appartenance, une relation insoupçonnée avec ces communautés riches de sagesse et de savoir, en tous les cas, c’est ce que je vous souhaite du plus profond de mon être. Cette superbe épopée est accessible à tous et pour les plus audacieux, j’y révèle certains secrets ou bien certaines pistes que ce grand sage évoqua à demi-mot.

Nous arrivâmes à une fontaine qui ressemble à la fontaine Dircé en Béotie. Ils se déshabillèrent et se frottèrent la tête avec un parfum semblable à de l’ambre : cela les réchauffa tellement qu’il s’échappa de la vapeur de leur corps et qu’ils furent couverts de sueur. Ensuite, ils se jetèrent dans l’eau, et, après s’être lavés, ils s’avancèrent vers le lieu saint, la tête couronnée et le cœur tout à leurs hymnes. Puis ils se mirent en rond, formèrent un cœur, dont ils donnèrent la conduite à Iarchas, et frappèrent la terre du bout de leurs baguettes ; et la terre, se gonflant comme les flots de la mer, les enleva en l’air à la hauteur de deux coudées. Pendant ce temps, il chantait un cœur semblable aux péans* de Sophocle, qu’on chante à Athènes en l’honneur d’Esculape. Quand ils furent redescendus à terre, Iarchas appela le jeune homme qui portait l’Ancre, et lui dit d’avoir soin des compagnons d’Apollonius. Celui-ci s’en alla plus vite que le plus rapide des oiseaux, et revenant aussitôt, dit à Iarchas que toutes les dispositions étaient prises. Après avoir accompli toutes les cérémonies sacrées, les sages s’assirent sur leur siège. Alors Iarchas, s’adressant au jeune homme : « apporter, lui dit-il, le trône de Phraote, et que le sage Apollonius s’y assoie pour s’entretenir avec nous ». J’y pris place et Iarchas me dit : « faites-nous telle question que vous voudrez, car vous êtes venu vers des hommes qui connaissent tout ».

*Hymne en l’honneur d’une divinité