Carnet du ciel confiné
J’ai publié quelques livres sur les châteaux du Lot, du Puy-de-Dôme, de Provence et deux récits : Le jour qui s’enfuit et En route pour la guerre. Pendant les deux années d’épidémie du Covid, j’ai photographié le ciel principalement depuis la fenêtre de mon bureau, et ces ciels étaient particulièrement mouvementés alors que nous étions confinés ou assujettis à toute une série d’interdictions. Ce Carnet, je le dois à ce virus, ce qui, paradoxalement, fut un bien pour un mal.
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Le fil conducteur de cette chronique est le ciel dans tous ses états. C’était un subterfuge pour oublier l’enfermement du quotidien et m’évader ailleurs, dans une rêverie fantasque, dans les souvenirs d’une vie, dans les pays aimés, dans “le monde d’avant”, via des chemins de traverse. Les rendez-vous de prises de vue, soirs et matins, rythmaient les journées en offrant un but. C’était comme un pied-de-nez à la tristesse, la solitude, l’absurdité des heures qui passaient et que le monde subissait dans une sorte de sidération. L’idée de choisir certaines photos pour m’en servir comme support à des textes m’est venue quand la vie, lentement, a repris son cours “normal”. Cette échappée salutaire hors les murs, je souhaite qu’elle suscite la curiosité des lecteurs car, en définitive, c’est bien pour qu’elle soit lue que j’en ai entrepris l’écriture.
Extrait
31 décembre 2020, 8h09, Les Busclats
A quoi pense-t-on le dernier jour de l’année ? A n’importe quoi relevant du tout ou du rien, de la marche en avant du temps, du dernier rêve ensommeillé, du réveillon prévu tombé à l’eau en raison du couvre-feu imposé par les circonstances virales – pour parler le jargon officiel – mais certainement pas à la chanson The House of the Rising Sun. C’est pourtant elle qui me vient à l’esprit en ouvrant la fenêtre ce matin. La maison du Soleil Levant.
Regardez un peu ce passage de la nuit à la clarté du jour, quand le soleil n’a pas encore montré le bout de son nez, tout occupé à gravir la pente douce des Monts de Vaucluse avant d’émerger sur la plaine du Comtat, et de me réveiller complètement. L’or et le rose s’allient en un demi-cercle flamboyant où se détachent les silhouettes hagardes des arbres. C’est l’aube tardive des heures d’hiver, celle que les noctambules attendent avat d’aller dormir, celle à qui les poètes dédient leurs plus beaux vers, celle que les amoureux repus ignorent, que les travailleurs matinaux, pressés et en retard, ne distinguent plus dans leur fuite en avant, l’heure des rêves nocturnes évanouis, des désirs d’évasion refoulés, l’heure du réveil dans la vie réelle.
Contreparties
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Les étapes de création
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