L’idée de départ vient de mon livre de chevet : Alice au pays des merveilles.

Comment j’ai rajeuni est un pont entre la réalité peu exaltante et un ailleurs où tout devient possible. Corentine, la jeune narratrice, s’ennuie en vacances. Grâce à un vœu, elle deviendra une vraie héroïne de roman, rencontrera la fille de la reine de cœur, Rouge-Cœur, capable de voyager dans le temps et l’espace avec son miroir magique.

Ce livre chapitré captivera les jeunes lecteurs car ils découvriront des personnages de Lewis Carroll. Ils vivront grâce à eux des situations pleines de rebondissements.

Ce petit roman au ton humoristique est surtout destiné à se détendre. Si votre enfant aime les surprises, l’imaginaire fantaisiste, permettez-moi de réaliser le rêve de publier une histoire vraiment originale autour de cet univers, en souscrivant à la campagne dédiée. Merci.

Chapitre 1

Le début de mes aventures extravagantes

Vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé, l’été dernier… J’avais trop envie d’être Alice du pays des merveilles et un jour j’ai fait un vœu. Vous savez, quand on voit une étoile filante, à une soirée entre copains.

Enfin, c’étaient ceux de ma sœur aînée, Nadia. Je n’aime pas parler d’elle, sinon je vais m’énerver. Depuis qu’elle est au lycée, elle joue les stars, vous voyez le genre… Au village-vacances où nous étions, elle ne sortait jamais sans ses lunettes extra-larges et son chapeau de paille rose fluo aux bords d’un kilomètre. Par-dessus son maillot, elle enfile un paréo en dentelle, le comble du mauvais goût pour moi !

Je la supporte à peu près pendant les vacances. C’est pire à la maison. Surtout qu’elle tient à me donner ses affaires, une fois qu’elle en a marre, beurk ! D’accord, on fait presque la même taille, mais ce n’est pas une raison. Soi-disant, ils sont comme neufs… mon œil ! J’ai beau dire que je n’ai pas envie de les mettre, elle insiste et maman aussi. Quand est-ce qu’elles vont comprendre que je préfère les jeans, même hyper usés, aux robes à fleurs et à pois ? Bonjour les couleurs moches !

Bon, passons : elle a été sympa de bien vouloir m’emmener à la plage pour un bain de minuit sans que mes parents le sachent. Sortie pas prévue du tout car on devait rester à la location pendant qu’ils allaient à une représentation théâtrale — un opéra — qui nous soûlerait. Cette lâcheuse voulait partir toute seule en me plantant là. Non, je n’étais pas d’accord. Je voulais sortir aussi et j’ai menacé de tout raconter aux parents. Oui, c’est mesquin, j’avoue.

Je me demande encore si je n’aurais pas mieux fait de rester à l’appartement. J’avais des jeux sur ma console, des dessins animés en pagaille. Non, il a fallu que je fasse ma capricieuse. Vous auriez été à ma place, je suis certaine que la curiosité vous aurait titillé. Voir le port illuminé et la plage, à une heure où on n’y met pas les pieds d’habitude, était excitant. Pouvoir se baigner la nuit n’arriverait pas avant longtemps. Revoir la bande de copains avec qui Nadia avait sympathisé, surtout Roméo qui me faisait bien rire.

Vivre quelque chose d’imprévu, d’inconnu, quoi ! Cela m’amusait. Pourtant ce fut une vraie bêtise que de vouloir suivre ma sœur ! Franchement, quelle drôle d’idée j’ai eue…

Nous nous sommes installées sur nos draps de bain, tout près de la mer, où il n’y avait que Théo, le chéri de ma frangine. J’attendais mieux et m’allongeai en espérant que je n’allais pas passer le début de la nuit à tenir la chandelle, comme on dit… Julie et son petit ami sont arrivés, puis encore deux copines. Personne ne s’intéressait à moi ! Je rêvassais pour passer le temps.

Les pieds dans le sable fin qui était encore chaud, j’observais le ciel bleu foncé sans un nuage. Je me mis à crier :

— Wahou, une étoile filante !

— Eh bien fais un vœu et tais-toi, me rétorque ma charmante sœur.

Ce qu’elle ne faisait pas ; elle continuait à papoter avec son Benoît, à refaire le monde, et patati et patata…

Je ne répondis pas et m’imaginai en compagnie de ma chatte, Sascha. Les yeux fermés, je m’envolais au Pays des Merveilles. Elle pouvait toujours causer, Nadia, je ne l’entendais plus.