Le monde du fantastique m’a toujours attirée car il sort de l’ordinaire et c’est donc le thème de mon roman. Dans cette œuvre, le personnage principal passe de l’ordinaire à l’extraordinaire et va devoir faire face à une crise identitaire, comme en connaisse bien des adolescents, mais à sa façon. Malgré cet univers fantastique, le livre traite de problèmes contemporains. Le fait de se trouver, la confiance en soi, intégrer un groupe, fait partie du quotidien des adolescents et je pense que l’intérêt est que beaucoup d’entre eux se retrouveront dans le personnage principal et pourraient même s’en inspirer.

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Suite à un accident de voiture, Kylian, un garçon ordinaire, va devenir malgré lui le cobaye d’une scientifique. Alors qu’il était censé mourir, il va se retrouver projeté dans le monde des vampires et des loups-garous dont il partage désormais les attributs, les qualités comme les défauts. Dans cette école pas comme les autres, arrivera-t-il à trouver sa place parmi eux ?

Extrait

Les couloirs, grands corridors habillés de blanc, étaient sombres et bénéficiaient d’un éclairage tamisé. Tout comme ma chambre, les volets étaient soigneusement tirés et ne laissaient rien filtrer. A mesure que j’avançais, je me rendis compte que tous les couloirs avaient subi le même traitement. Pourquoi, alors, avoir pris la peine d’installer des fenêtres si elles ne pouvaient pas laisser entrer le soleil ? Personnellement, je trouvais cela ridicule.

Je souris de cette réflexion tout en continuant à avancer. Au bout de quelques minutes, je croisais d’autres étudiants et les suivis jusqu’au hall. Contrairement à moi, ils avaient l’air de savoir quel chemin emprunter dans ce labyrinthe. Ils devaient être là depuis quelques jours et ne semblaient pas le moins du monde désorientés. Quant à moi, j’évoluais dans ce nouvel environnement telle une petite souris, essayant de me faire le plus discret possible. Au bout d’un escalier et de trois couloirs, je me retrouvais dans le hall d’entrée. Une petite estrade avait été disposée devant une double porte battante munie, elle aussi, d’un volet fermé. La pièce était baignée d’une douce lumière diffusée par de somptueux lustres en cristal. Ni agressive ni aveuglante, elle était jusqu’à présent la lumière la plus agréable qu’il m’ait été donné de voir. M’arrachant à leur contemplation, j’emboîtais le pas à mes guides.

Arrivé devant l’estrade, je stoppais net. Deux rangées de chaises s’offraient à moi. L’une avait un panneau « A » et l’autre un panneau « B ». A part moi, personne n’hésitait sur la rangée à choisir. Je décidais alors de m’installer dans la rangée la plus proche de moi, au dernier rang, loin de tous. Moi qui voulais être discret, je me retrouvais totalement exclu, objet de regards inquisiteurs auxquels, curieusement, je ne prêtais pas attention. Autrefois, cela me gênait d’être regardé mais maintenant, au regard de tout ce que j’avais vécu, cela m’était complètement égal.
C’est donc avec nonchalance que je patientais, confortablement installé sur ma chaise en plastique noire. Au bout de quelques minutes, le flux d’élèves se réduisit et finit par s’estomper. Je jetais alors un coup d’œil dans la salle. Dans la rangée « A », ils étaient vingt-quatre et, dans la mienne, trente-deux. Avec moi, cela faisait donc trente-trois. D’une rangée à l’autre, tous se regardaient avec méfiance. C’est à partir de ce moment que je me sentis totalement exclu.