Description
Quoi qu’on pense de la Bible, on n’a pas à juger les Juifs actuels sur la base de son contenu. Ils n’y sont pour rien et ils ne sont pas les seuls à la tenir pour sacrée. Mais c’est justement ce que semblent faire ceux qui ne les aiment pas, les antisémites. Je vous invite à découvrir comment les chevaux de bataille majeurs de l’antisémitisme, accusation de propager la peste et jusqu’au sida voire au covid 19, accusations de sacrifices d’enfants, cupidité, communautarisme abusif, propension à la trahison… s’expliquent fort bien par la Bible et par un mécanisme psychologique très classique. Comment aussi des dizaines d’auteurs antisémites n’en finissent pas de s’y référer, ne savent souvent pas caractériser les Juifs autrement qu’en les faisant se référer à la Bible.
On y découvre incidemment, par exemple, qu’Hitler n’a pas toujours été antisémite, ou que l’histoire biblique d’Onan, à partir de laquelle on a prétendu proscrire la masturbation, parle en fait de tout autre chose.
Extrait :
Communautarisme et haine (donnée secondaire)
C’est un tout autre sujet. Autant les accusations de sacrifice d’enfants ou de propagation de peste étaient délirantes ou perverses, autant cet autre cheval de bataille de l’antisémitisme y compris actuel est plus délicat à apprécier. Car les Juifs donnent bien un peu dans le « communautarisme », mais quelle communauté minoritaire ne le fait pas ? En quoi le communautarisme juif serait-il pire que d’autres ?
Dans une tranchée très disputée de la Première Guerre mondiale, un Français et un Allemand se trouvent soudainement face à face. L’Allemand est le plus prompt ou le mieux placé et va imparablement embrocher son adversaire. Le Français, se voyant déjà mort, lance la prière et cri du cœur de ses ancêtres et de sa religion : « Shéma Israël ! ». L’Allemand détourne in extremis sa baïonnette et répond : « Shéma Israël ! Prisonnier ! »*. Va-t-on les blâmer ?
*(Cité par Paul Giniewski, opus cité p. 148, se référant à Arnold Mandel, Nous autres Juifs, Hachette, 1978.)