Une jeune fille de 15 ans, Jeanne, est maltraitée par ses parents parce qu’elle est surdouée et bénéficie de pouvoirs paranormaux qu’elle ne maitrise pas. Ses parents l’ont « vendue » au FBI qui pratique des expériences sur elle. Désespérée, se croyant folle à cause des voix qui résonnent dans sa tête, elle tue ses parents et veut se suicider. Sauvée in extremis par le GIGN, elle passe son adolescence sur une base militaire où elle va tout apprendre de la vie et d’elle-même, notamment que ses voix sont celles d’extraterrestres qui veillent sur elle. Ceux-ci vont débarquer sur la base et fraterniser avec les gendarmes, surtout Georges qui est une sorte de nounou pour Jeanne. Quelques années plus tard, elle décide de partir sans prévenir pour mener enfin sa vie.

L’originalité du livre est notamment que l’auteur apparait régulièrement à ses personnages fictifs sous forme de fantôme. C’est une œuvre tout public qui intéressera forcément les amateurs de science-fiction mais également ceux qui se posent des questions sur la création littéraire, et le risque que court un auteur d’être phagocyté par ses personnages. On y retrouve un peu Six Personnages en quête d’auteur de Pirandello, à la sauce extraterrestre et sans aucune prétention.

Extrait

– Pourquoi on est là ? demande Steph.
– Je vous explique et vous me donnerez votre avis. Depuis sa petite enfance, Jeanne entend des voix…
– Qui lui demandent de bouter les Anglois hors de France ? ironise Steph. Ah, ces Jeannes, toujours sur la brèche !
– Je ne plaisante pas ! Je pense que ces voix sont le fruit de son imagination, puisqu’elles se manifestaient pour lui adresser des paroles d’encouragement pendant sa période de maltraitance chez ses parents.
– Ce phénomène arrive quelquefois chez les enfants maltraités. explique Dabelyou. Ils se raccrochent à ça, c’est comme un instinct de survie, exactement comme leur petite taille, une sorte de nanisme psychologique. Les voix cessent et la croissance démarre dès que la situation de l’enfant s’améliore. Jeanne en est la preuve.
– Ses voix sont revenues cette nuit, après dix mois de silence. continue Georges
– Et que disent-elles ? demande Grangé
– Et bien, ma chère Jeanne, nous t’écoutons. dit Georges, les bras croisés, l’air sévère.
Il faut que je sois très claire et surtout très convaincante. Je me lance.

– Moi aussi j’ai cru que j’imaginais ces voix et qu’en fait j’étais dingue. La dernière fois que je les ai entendues, c’est le soir où le G.I.G.N. m’a ramené à Satory. Elles m’ont prévenue que quelqu’un allait venir me sauver. Je ne les ai pas crues mais elles avaient raison, Georges est arrivé et ma vie a changé.
– Ce sont des voix d’homme et de femme ? demande Steph
– D’homme. Ils sont trois. Je ne connais pas leurs noms, je les ai surnommés Gaspard, Melchior et Balthazar.
– Pourquoi ?
– J’avais le choix entre Pim, Pam, Poum ou Riri, Fifi et Loulou, mais ça ne faisait pas sérieux.
– Bah voyons…
– Cette nuit, ils m’ont dit qu’ils étaient très satisfaits de ma nouvelle vie, de mes nouveaux parents, de mes nouveaux amis et que c’était le bon moment pour me rendre visite. Ils viendront le vingt quatre décembre après la messe de minuit pour me souhaiter un joyeux Noël.
– Ils vont venir comment ? demande Grangé. En hélicoptère ? En voiture ?
– En vaisseau spatial. Ce sont des extraterrestres.