Depuis la guerre en Ukraine, le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) affiche sans complexe un contre-modèle hétéroclite, une contre-raison commune, qui combat l’Occident.
Illustré par des dialogues en vers et complété par un lexique, cet essai didactique décrit les différentes formes d’obscurantisme en remontant à leurs origines. Il dénonce la mécanique dogmatique et ébauche des éléments de réponses, pour battre en brèche puis saper ces murs de clichés, de passions jusqu’à la haine, la mort d’un genre humain.
Un essai pour s’approcher de l’idéal oublié de “citoyen du monde”, selon Montesquieu, il y a 300 ans. Un témoin à passer de main en main, pour retrouver, ne plus perdre la raison égarée ou volée. Parce qu’un citoyen averti en vaut deux.

Extrait

Quand on parle d’obscurantistes, on pense à moindre mal à des pseudo lanceurs d’alerte fumistes, des complotistes, des illuminés, des intellectuels malhonnêtes détournant des informations et autres escrocs répandant des élucubrations par torrents, des mensonges (même par omission), jusqu’à des inquisiteurs, des putschistes, des autocrates (élus de démocratures), des extrémistes révolutionnaires ou terroristes, des dictateurs assassins ou affameurs.

(…) Nos aïeuls en Europe virent ainsi la mort de près, par millions, avec la grippe espagnole (un siècle avant covid-19) après la démobilisation, puis tant de guerres contre le bolchevisme, le fascisme, le franquisme, le nazisme. Ce qui se passe depuis cette dernière décennie, ou même en ce début de XXI^e siècle, s’inscrit en fait dans une période plus longue que j’appelle « âge de la contre – raison », celui du retour délibéré, organisé de l’obscurantisme politique, laïc comme religieux. Ce retour est d’autant plus décourageant, si triste, que l’ignorance a régressé et que ses meneurs sont réélus, parfois frauduleusement. N’a-t-on rien appris, n’a-t-on rien compris ?

L’obscurantisme traverse les générations, et nos enfants, futurs citoyens, doivent être avertis.

Si nous, adultes, savons grâce à ce que nous ont enseigné nos professeurs d’histoire – géographie, ce n’est pas encore le cas pour nos très jeunes enfants qui, avant de se laisser fasciner par les écrans, ne croient que ce que nous ou notre famille leur disons, avec nos préjugés hérités, mortifères, délétères, toujours à combattre. Comme rien n’est simple, ni acquis, pour « vacciner » nos enfants des poisons environnants, faisons le travail de mémoire.