Cet ouvrage aux allures de roman initiatique regroupe de nombreux sujets auxquels peuvent être confrontés les adolescents. Il met en lumières des thèmes encore trop souvent occultés par la société, des tabous qui ne devraient pas l’être. Je souhaite que ce roman soit utile voire thérapeutique au lecteur autant qu’il a pu l’être à l’auteur.
A l’heure du mouvement « me too » et de la libération de la parole des femmes, j’aimerais instiguer cette même dynamique pour les troubles psychiques pouvant survenir à cette période cruciale de remise en question qu’est l’adolescence. Cependant, ce roman ne s’adresse pas seulement aux personnes dans ce cas de figure, il s’adresse à tous, afin d’être plus vigilant aux personnes qui nous entourent et de déconstruire certains préjugés pour ainsi être d’être plus compréhensif.

Extrait

Alors, un matin grisâtre de novembre, en larmes, j’ai choisi, choisi d’appeler maman et de lui faire part de mes peines, de mes doutes. Bien qu’elle craignît mon père, son instinct de louve fût plus puissant. Elle me proposa plusieurs solutions et pour la première fois, je pu choisir, choisir l’abandon, la peur et la honte. Enfin, c’était ce que je devais traverser afin de gagner un épanouissement personnel. Ah et j’oubliais, je devais aussi trainer la culpabilité, un sacré paquet de culpabilité. Je m’en voulais d’être en échec, de ne pas être comme il le désirait, de lui avoir fait perdre son temps et son argent. Mon père mis du temps avant d’accepter, pas de comprendre car je pense que c’était trop demander, mais juste de me regarder, me parler, me considérer. Cependant, il ne s’arrêtait pas là. Pour lui il y avait encore un espoir que ses rêves de gloire se réalisent alors il me prévoyait déjà un nouveau chemin vers mon avenir professionnel, ce qui fût longtemps un sujet sensible.

Puis à la culpabilité se greffa une perte de confiance. Au début de l’année scolaire nous n’avions pas évoqué une possibilité d’échec, la réussite était une évidence. Lorsque les professeurs de classe de terminale évoquaient le taux d’abandon, je me voyais assis sur le banc au milieu des rangs qui se clairsemaient, mais j’étais bien là et j’y restais. Moins on s’y attend, plus le choc est brutal et les dégâts conséquents. Je plongeais alors dans une spirale infernale de baisse d’estime personnelle. Je me sentais idiot car je ne m’enrichissais plus de connaissances et je voyais ces journées comme des pertes de temps