Cet ouvrage est le premier d’une série d’enquêtes policières sur des sujets particuliers et leur traitement vers la fin du XVIIe et au début du XVIIIe , comme le viol, l’esclavage, les camisards, l’usage des poisons, etc, mettant en scène un moine, un mousquetaire et sa future épouse. Ce sont des sujets qui sont malheureusement toujours d’actualité, même si la justice est mieux rendue aujourd’hui, nous le pensons. Tous les lecteurs peuvent être intéressés par ces sujets qui ne sont pas si éloignés des préoccupations d’aujourd’hui. Passionné par le siècle des Lumières, je trouve beaucoup d’analogies avec notre époque. Il me parait essentiel de sortir de la comparaison et du jugement de l’ancien régime, et de prendre en compte les évolutions et les changements de mentalité en remettant chaque fait dans son contexte.

…Par édit royal de 1667, le Roi nommait Gabriel-Nicolas de La Reynie premier
Lieutenant Général de la police de la ville, prévôté et vicomté de Paris. Ce Limougeaud de quarante-deux ans avait pour charge de pacifier les rues de la capitale et de reprendre en main les commissaires de police qui avaient pris leurs aises avec les lois et règlements. Le roi avait également exigé que M. de la Reynie mette un terme à la grande cour des miracles, ce quartier malfamé qui abritait des bandits et des mendiants, semant le chaos parmi les Parisiens et s’en prenant aux bourgeois. Il avait aussi la prévôté et la compagnie du guet à gérer. Avec le soutien de l’armée royale, il vide la cour des miracles en détruisant ses murailles. Il fait installer l’éclairage public, paver des rues, gérer l’adduction d’eau et lutte contre les incendies et les épidémies. Pour cela, La Reynie utilise les relations qu’il entretient avec ses mouches. On se bat encore dans les impasses et les ruelles puis l’on s’enfuit par les rues étroites, soit, mais maintenant on met des noms sur ces délits. Nicolas devait assurer le repos des Parisiens, le souverain en avait fait une priorité absolue, il n’était pas question d’y déroger.
Nicolas de la Reynie, le front haut, de petits yeux ronds de fouine, le nez fin et droit, pourvu d’une perruque épaisse et frisée, s’investissait dans nombre d’actions qu’il demandait à ses commissaires au nombre de quarante-huit pour dix-sept quartiers à Paris. Zélé et efficace, il pouvait tout aussi bien descendre dans les égouts pour évaluer l’étendue du cloaque qu’interpeller un criminel dans une auberge. Sa réussite était immense, la sécurité était revenue dans Paris, notamment la nuit. De sa discrétion et de son zèle, le roi lui en savait gré…