Mon livre narre les travers des principaux personnages que j’ai observés et côtoyés de nombreuses années avant de me rendre compte de leur insincérité mais surtout de leur cupidité et de leur ardeur à profiter et spolier sans aucun état d’âme leurs relations, amis, clients et c’est là toute l’originalité du récit…

Ce livre, où un certain humour se mêle au bouleversant, est écrit simplement dans le français des années 1955 inculqué dans les écoles primaires par un instituteur honnête, assidu et persévérant à sa tâche. Il ne comporte aucune envolée philosophique abstraite et tortueuse ; facile à lire, il reste accessible à toutes les couches sociales de tous âges possédant des niveaux d’études allant du primaire à l’infini…

La modestie ayant toujours desservit ou annihilé les ambitions, je m’inscris délibérément dans l’audace en précisant que j’espère bien avoir écrit un best-seller qui devrait « cartonner » en ralliant les meilleures ventes; rien ne s’oppose à des traductions étrangères et des adaptations cinématographiques qui restent aisées au regard de la configuration du récit « en tiroirs » divisés en 10 chapitres…

Nos trois malfaisants étaient de profonds épicuriens, ils exerçaient leur art au milieu des plaisirs de la table et du sexe mais ils savaient se mesurer afin de faire bonne figure à leurs hôtes, futures proies.
En ce moment, Thomas venait de dénicher parmi sa clientèle les personnes idoines en l’occurrence un couple de juifs âgés, sans enfant et sans descendance directe : monsieur et madame ROSEN avaient tous les deux 88 ans ; originaires d’Alsace, ils étaient venus s’installer du côté de Tulle en Corrèze pour bénéficier d’un climat hivernal moins rude que celui du grand Est.
La famille ROSEN issue d’une lignée de tanneurs depuis le 18e siècle, s’est enrichie en commercialisant cuirs et fourrures. Aujourd’hui, le couple à l’abri du besoin matériel mais en manque total de relations et de contacts humains comme le sont souvent les personnes de leurs âges, a été, à l’initiative de Thomas, présenté à Adrien et invité à une première soirée ou plutôt à un après-midi festif mais festif tout en douceur. Un menu spécialement concocté pour des octogénaires fragiles avec pâtisseries légères, faciles à digérer, sur un fond de valses viennoises à peine perceptible laissant la prédominance de la conversation à Adrien lequel réconfortait, hypocritement c’est certain, mais habilement toujours avec sourire et bonne humeur, notre couple.
Monsieur et madame ROSEN avaient depuis quelque temps réalisé un testament olographe au profit de l’Institut Pasteur comme peuvent le faire de nombreuses personnes dans leur situation.
L’objectif de nos pieds nickelés était non pas de faire annuler l’écrit existant, mais de faire établir un avenant au document initial, avenant, ou plutôt codicille en terme notarial, modifiant et remplaçant les prescriptions premières.
Pour cela la technique de nos trois lascars était simple…