« Ethan n’attend personne. Il jette un coup d’œil à sa montre. Il n’est que 9 h 30. À contrecœur, il se lève et se dirige vers la porte d’entrée. Il perçoit un étrange tintamarre qui semble provenir de derrière la porte. Ethan se mordille la lèvre inférieure. Il n’est pas du genre froussard, mais ce bruit anodin le met mal à l’aise. On dirait que quelqu’un gratte sur la lourde porte en chêne. Ethan n’a que 12 ans et il ne sent pas capable d’affronter des inconnus malveillants. Dans ces moments-là, il aimerait ne pas être seul à la maison. La main légèrement tremblante, vêtu d’un short et d’un long T-shirt aux graffitis multiples, le jeune garçon tourne la poignée.

La porte s’ouvre sur une allée déserte que rien ne semble perturber. Ethan s’avance sur le perron et jette un regard circulaire sans rien remarquer d’anormal. Le jardin ne dissimule aucun intrus. Une légère brise fait osciller les branches des platanes à l’extrémité du parc. Ethan tend l’oreille. Un silence pesant règne. On n’entend même pas les aboiements des chiens du quartier comme s’ils s’étaient tous subitement réfugiés dans leur niche en pressentant un danger imminent.

Le garçon est de moins en moins rassuré. Aussitôt, il soupçonne quelque chose d’anormal. D’ordinaire, les oiseaux chantent, les arbres bruissent sous l’effet de la caresse du vent et les klaxons des voitures sur l’avenue située en contre-bas retentissent bruyamment. Certains jours, c’est assourdissant. Mais ce matin, rien ne se passe. Il n’y a pas un bruit : à peine un mouvement, sinon celui des branches. »

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