L’inspecteur Torb Tome 1 : L’antre de Théros est le premier volet d’une trilogie déjà achevé. C’est un roman policier fantastique dans lequel souffle une forte brise d’aventure. Il dépeint Paris dans les années 50 sous un jour nouveau et aborde des thèmes importants tels que la douleur d’une erreur passée, irréparable, et la reconstruction après des années de souffrance. La quête principale, qui servira de fil rouge à cette trilogie dont les trois tomes sont déjà écrits, tiendra en haleine par son originalité, en dépeignant son intrigue sous un jour nouveau. Le dénouement final surprendra les lecteurs.

Participer à cette aventure permettra à des curieux de 13 à 77 ans de rêver et de voyager dans un univers rayonnant. Vous passerez un bon moment qui saura vous procurer quelques instants de détente dans une époque bien morose. L’écriture cinématographique du livre permet de s’immerger complètement dans l’intrigue et de vivre aux côtés des personnages leurs aventures fantastiques.

 L’inspecteur Torb Tome 1 : L’antre de Théros de Fabrice Brot

Le soir du nouvel an 1949, l’inspecteur Torb passe la soirée au restaurant Le Jules Verne, au sommet de la tour Eiffel, broyant du noir par la faute d’erreurs passées irréparables. Ce remords profond qui le tiraille de l’intérieur le plonge dans un grand état d’abattement. Mais alors que la soirée suit son cours, un client meurt soudainement d’une combustion spontanée. Une enquête palpitante débute alors. Accompagné par son fidèle assistant Bévard, ces deux enquêteurs tenteront de résoudre ce troublant mystère qui les amènera à découvrir des secrets surprenants dans un Paris magnifié du début des Trente Glorieuses. Où se trouve la vérité quand elle est dissoute dans l’obscurité ? Comment remonter à la surface quand un secret trop lourd à porter vous plonge dans les abîmes ?

Extrait

“Voici que débutait la soirée du 31 décembre 1949. Paris, comme toute la métropole, s’apprêtait à fêter, comme il se devait, la fin de la décennie. Ce changement calendaire était bien plus que symbolique, car en changeant ses deux derniers chiffres, les hommes mettaient un point final à une époque bien morose. La grande guerre dévastatrice et son florilège d’événements tragiques, ajoutés à une période de reconstruction aussi longue que pénible, ne permettait pas à ces années de rentrer au Panthéon du bonheur, et d’aller convoler en justes noces. Le monde pleurait ces temps désastreux qui ne s’effaceraient pas avec cette nouvelle numérotation. Car les fléaux de la guerre et de la terreur étaient semés sur les magnifiques terres arables de ce vaste monde, en se répandant au gré du vent dans ses belles campagnes au rythme des jeux d’enfants. Dans ce monde de deuil éternel, aucune teinte enjouée ne venait rabibocher nos cœurs déchirés de ses coutures d’or. Les tons noirâtres et grisâtres étaient les maîtres mots d’un univers empreint de sinistrose, dont les couleurs monochromatiques se voyaient allègrement empruntées par les automobiles vrombissantes et par la garde-robe pétaradante d’une population austère, ne connaissant plus depuis bien longtemps la signification du mot bonheur.

En ce début de nuit, la neige tombait depuis l’aube à gros flocons sur la ville des lumières. Les véhicules à traction avant roulaient à tâtons sur la chaussée glissante, tandis que des chasse-neiges motorisés désengorgeaient les principaux axes de la mégalopole. Par ailleurs, Paris ne croulait pas sous les applaudissements d’une foule avide de festivités. Même si le calme régnait dans ses rues et boulevards emmitouflés sous une écharpe de lueurs, on sentait bien que des choses extraordinaires se préparaient dans les chaumières aux cheminées fumantes. Les rares passants qui arpentaient les rues pavées de nouveaux espoirs admiraient les yeux pleins d’éclats le festival de lumière frémissante qu’offraient les luminaires d’une ville surannée. De somptueuses décorations de Noël paraient avec grand chic les plus somptueux quartiers de la capitale. Malgré toutes ces merveilles qui scintillaient de mille feux au cœur de la nuit, notre regard d’orfèvre ne pouvait que se tourner vers les domaines du Trocadéro et du Champ-de-Mars auprès desquels se dressaient les fondations de la désormais célèbre Dame de fer. Cette imposante vieille dame qui frôlait dorénavant la soixantaine s’apprêtait à fêter un nouvel an. Pour l’occasion, ses ritournelles de maquilleurs ambidextres la recouvrirent de nombreuses couches de fard ainsi que de divers autres cosmétiques, afin de lui donner de son plus bel allant. Les stylistes funambules lui tissèrent une robe de lumière garnie d’une myriade de lampes d’éclairage, tout en lui accrochant autour du cou une pancarte géante sur laquelle était inscrite « l’année 1950 prête à s’embraser à l’appel des douze coups de minuit.“