« Matins de ciel et d’oiseaux » est une suite de poèmes en prose tentant d’approcher,
de dire à voix basse la condition humaine, l’indicible qui est en chacun et au cœur du
monde, avec une économie de moyens, des mots de tous les jours pour ainsi toucher
à l’universalité. Le questionnement ici « aggrave » le questionnement, non sans
émotions, provoque chez le lecteur son introspection sans toutefois négliger le rêve,
inhérent à toute poésie. Chacun de ces poèmes est la suie du feu intérieur qui consume
l’auteur, chacun d’eux, malgré leur noirceur, attise la flamme qui nous anime.
Il suffit d’un mot, d’un souvenir, d’une sensation, d’une émotion, d’une chose, d’un
animal, d’une personne croisée dans la rue pour déclencher cette écriture formant un
autoportrait de l’auteur et le reflet de chacun d’entre nous.

Extrait :

Habité par ce qui advient comme par ce qui s’en va, on s’étonne encore

de la grâce naturelle, empreinte de confiance, de sérénité, des jeunes

pousses se déclarant au monde et qui ne serons bientôt plus rien. La

durée sans forme, sans substance, ressemble à ce qui nous anime,

tôt ou tard congédié de soi-même, une pierre seule nous devance,

entre avant et après, notre place est dans l’instable, on n’a pas le

temps puisque le monde ne vient pas à soi, on le recommence sans

cesse en le voyant naître à chaque instant sans finalement pouvoir

aller à sa rencontre, vraiment.