Le marathon reste une aventure extraordinaire qui a pris une place importante dans la vie de mes trente dernières années, à considérer le nombre incalculable d’heures d’entraînement et de compétition aussi bien sur les routes de France qu’à l’étranger. Cette pratique m’a beaucoup apporté. Pour décrypter l’acte même de courir je me suis servi des multiples articles consacrés aux courses de fond pour évoquer leurs principaux aspects (des origines à ce qui est devenu un engouement populaire) et les incidences sur mon comportement (émotions, sensations, motivation, entraînement, etc.) mais j’ai surtout voulu partir de mon expérience la plus authentique et réaliser un récit autobiographique et introspectif que je définirais comme mes « mémoires d’un coureur ».
Dans un dernier chapitre je souligne en quoi le marathon est source d’inspiration pour les philosophes, les écrivains ou les cinéastes.

« J’aime courir. Les courses de fond m’ont beaucoup apporté. Elles m’ont permis de voyager, de partir à l’aventure en m’apprenant à mieux vivre, autant avec moi-même qu’avec les autres. L’excitation de me voir agir et réagir, de réussir à me stimuler, de finir mes courses, d’être fatigué mais envahi de zénitude, voilà quelques motivations qui m’accompagnent et qui me portent. J’ai choisi cette discipline, cette hygiène de vie, cette organisation du temps, bref la cohérence et la rigueur de mon existence.
Sentir et me sentir bien dans mon corps, ressentir des sensations, telle énergie, telle fatigue, telle douleur, telle lumière… Des émotions… Autant de petits plaisirs de vivre qui mettent en joie.
La course à pied est devenue un loisir, un dérivatif aux vertus thérapeutiques, et mon corps habitué à sa dose hebdomadaire d’excitation sportive le réclamait. Outre des confidences personnelles, j’ai accumulé force anecdotes, observations et témoignages dignes d’être consignés. Cela méritait d’y consacrer quelques pages.
Je ne suis pas devenu marathonien du jour au lendemain. Suivant le schéma classique de faire ses armes sur cross avant de passer sur route avec des courses plus longues, j’ai fait mes premières armes au Cross du Figaro pour accompagner des amis étudiants comme moi, et les séances d’entraînement m’ont libéré quelques fourmis dans les jambes. Mis en présence du virus de la course à pied, certains diront que j’ai été vraiment “contaminé”. Alors, je me suis engagé sur des semi-marathons, principalement à Paris, mais également sur des courses telles que Paris-Versailles, les 20 km de Paris, ou Marvejols-Mende, courses pédestres situées près de ma résidence principale ou non loin de mon lieu de vacances. Et, pendant toutes ces années, je me suis astreint à défricher régulièrement les allées du Bois de Boulogne ou à m’entraîner le long de la mer à La Baule, célèbre station balnéaire résolument tournée vers le sport. Au-delà du seul chalenge sportif, avais-je envie de courir 42,195 km. Et, en 1992, j’ai fini par convaincre mes proches et par les persuader qu’une inscription au Marathon de Paris n’était pas une folie pour un père de famille comme moi, qui plus est quarantenaire… »