Il faut lire cet ouvrage pour comprendre ce qu’évoque la présentation poétique de la quatrième de couverture.

On saura en quoi l’amour intense, démesuré même, qui unit Marjorie et Julie depuis leur enfance peut être tendre et vache à la fois. On découvrira les fortes personnalités des personnages : Marjorie, du vif-argent qui ne connait aucune limite. La douce Julie, plus posée, moins audacieuse, éblouie, dépassée, absorbée, par Marjorie, ses excès et son dangereux pouvoir de séduction.
Elles évoluent avec grâce dans un univers de luxe et d’argent où tout leur est accessible, où les plus beaux endroits du monde sont leur terrain de jeu, mais où le sexe perd toute sa sacralité.
Loin des clichés et des a priori sur les milieux sadomasochistes, le livre est surtout une introspection dans la psychologie des personnes qui vivent une fatale dérive. Une façon subtile d’explorer cet univers, mais surtout de savoir comment on s’y retrouve piégé.
Doe adopte une narration à plusieurs voix, alternant entre les perspectives des deux jeunes femmes.
Son style est à la fois fluide et incisif, avec une utilisation habile de la description, quitte à choquer.
ll dresse un portrait saisissant de ses personnages, les confrontant à leurs doutes et à leurs contradictions, invitant ainsi les lecteurs à se questionner sur leurs propres valeurs et aspirations.

– Ce faisant nos regards se croisèrent. Et, mon Dieu, qu’elle était Jolie !!
– Marjorie m’éblouissait.
– Telle était Marjorie, qui s’y frotte s’y pique.
– Marjorie était décidément extraordinaire. Elle était capable de clouer le bec en trois mots à un maitre chanteur de haut vol, de conquérir Hollywood rien qu’en passant par là.
– Par une mystérieuse transmission immatérielle, une onde, un fluide, un enchantement maléfique, elle transférait en moi ses désirs, ses fantasmes. Elle dictait sa volonté à la mienne, s’emparait de mon âme.
– Cette fille, qui avait le diable au corps, avait aussi le diable à son service.

4ème de couverture