Le manuscrit dont je viens d’achever la première version s’inscrit dans le genre du roman jeunesse. Nous suivons Plaute, un enfant peureux et anxieux qui va devoir apprendre à gérer son monde intérieur mais aussi celui qu’il craint le plus, celui qui se trouve à l’extérieur. Sur sa route, il va rencontrer un ange gardien et va se confronter aux anges-gredins qui sont des anges déchus dont le seul but est de saboter l’existence des autres pour faire émerger le plein potentiel de leurs petits protégés.
Plaute, on le comprend en sous-texte est un enfant à haut potentiel comme on dit aujourd’hui. Sauf que ce potentiel s’accompagne d’une anxiété qui le déstabilise constamment. Dans ce roman, je me suis efforcée de matérialiser le trouble anxieux, pour montrer plutôt qu’expliquer comment il se manifeste chez l’enfant. Il y est également question d’héritages transgénérationnels, d’homoparentalité et de la famille.

Extrait d’un dialogue entre Plaute et sa mère, professeure de théâtre et dramaturge :

Plaute :
– Quand tu as écrit L’amour au pays du chocolat, tu as commencé par quoi ?
– Par aimer.
– Non, mais sérieusement… Tu as fait un plan ? Tu t’es renseignée sur la Colombie ? Tu t’es intéressée au cacao ?
– J’ai bien entendu plongé le nez dans quelques ouvrages consacrés à cette merveilleuse entreprise mais le chocolat n’est qu’un prétexte, une toile de fond. Ce qui m’a le plus accaparée est la vie de ces deux araignées qui y tissent leur toile.
L’essentiel est dans la chair. Dans les silences. Il faut que le lecteur ou le spectateur puisse co-écrire la pièce avec toi. Il ne doit pas seulement la recevoir mais la concevoir.
– Ce que tu me dis là ressemble un peu à de la magie.
– Il faut être un peu magicien pour écrire. Ne serait-ce que pour se donner l’illusion que c’est possible.
– Tout cela, ce sont des grandes phrases. Je n’ai que treize ans !
– Alors, tu as treize raisons de croire en ton rêve.
– Je ne suis pas certain que les années servent à alimenter des chimères.
– N’oublie pas, ce qu’a dit Molière : « Plus grand est l’obstacle, et plus grande est la gloire de le surmonter ! ».
– Molière n’a pas dû connaître l’Everest.
– Peut-être qu’il l’a connu à sa manière.