Pratiques assassines – Inégalités et scolarité

Enseignant en lycée professionnel depuis 25 ans, la question des difficultés scolaires de nos élèves et de son explication n’a jamais cessé de m’interpeller. Une thèse en sciences de l’éducation m’ayant permis de comprendre comment les pratiques d’enseignement pouvaient accentuer les inégalités sociales de départ de ces élèves, j’ai prolongé ma réflexion pour aboutir à la conclusion que si ces inégalités ne sont pas souhaitées, elles sont largement tolérées car elles assurent le maintien des distinctions sociales qui caractérisent notre société. Si l’école offre pour certains un réel ascenseur social, cela ne peut que rester marginal et elle doit aussi, et surtout, assurer la préservation d’un « entre-soi » rassurant pour tous.
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Derrière la réelle démocratisation que l’éducation a connue depuis quelques décennies, se cachent encore de nombreuses inégalités scolaires, dépendantes et génératrices d’inégalités sociales. Cet ouvrage montre comment les pratiques d’enseignement utilisées au sein même des salles de classe, accentuent souvent les inégalités sociales, en mettant systématiquement en difficulté les enfants des classes sociales défavorisées. Il rappelle comment l’école favorise, implicitement et souvent inconsciemment, les enfants des classes les plus dominantes de notre société, transformant de banales situations pédagogiques en véritables obstacles pour ceux qui ne possèdent pas les codes nécessaires à leur compréhension. Ouvrage à la croisée d’un travail scientifique et d’un essai, ce livre propose une explication sociologique au maintien des inégalités scolaires et une réflexion qui doit nous aider à les dépasser pour construire ensemble une société plus égalitaire.

« La démocratisation scolaire semble menacer la possibilité de la transmission héréditaire des savoirs pour les familles les plus dotées en capital culturel, du moins largement la perturber ; elle pourrait, en effet, permettre à certains élèves issus de milieux plus défavorisés d’accéder à cette culture, et favoriser une concurrence périlleuse pour les classes les plus aisées (F. Mole, in B. Garnier, 2013, 95). Quoi d’étonnant alors que l’école soit vue comme “ un lieu de classement et non pas comme un lieu d’épanouissement ” (O. Galland, 2009, 92) ; un classement qui assure, presque totalement, une pérennité de l’entre-soi aux élèves issus des classes les plus favorisées. Comme l’affirme O. Galland, la faute n’en revient pas aux enseignants même si leurs pratiques jouent en faveur de cette pérennité, mais plus au cadre culturel dans lequel ils exercent et à l’ensemble d’opérations de sélection qui permet, progressivement mais très sûrement, de séparer “ les détenteurs du capital culturel hérité de ceux qui en sont dépourvus ” (P. Bourdieu, 1994, 40). Des orientations largement subies, ou du moins ressenties comme telles (pour 40 à 60% des jeunes selon O. Galland), aux concours d’entrée des grandes écoles (et de la frontière magique qu’ils créent entre le dernier reçu et le premier collé [id.]), chaque étape du cursus scolaire, sépare ceux qui sont capables de continuer de ceux considérés comme incapables (faisant fi de toute évolution individuelle possible), en prenant pour seuls critères ceux qui présidaient déjà, il y a un siècle, à la possibilité de suivre des études secondaires. Ces procédures participent largement à l’établissement et au renforcement de la doxa dominante, le point de vue des dominants, constitué ainsi en point de vue universel (P. Bourdieu, 1994, 129) et auquel tous, y compris surtout les dominés, se soumettent car ayant l’impression (l’illusion de Bourdieu) qu’il ne peut y en avoir d’autre et que cette sélection est largement naturelle. C’est par cette violence symbolique que les classes dominantes obtiennent la soumission volontaire des classes dominées et permettent ainsi de préserver un entre-soi confortable et protecteur. »

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