Que sont mes amis devenus ? – Les écrivains et la mort
La lecture assidue des écrivains et des poètes m’a poussé à en savoir plus sur ces amis qui “ont enchanté ma vie” (Jean-Marie Rouart). Alors, m’est venue l’idée de parcourir la France et la Suisse romande pour visiter les lieux où ils avaient vécu et me recueillir sur leurs tombes. De ces voyages, pas comme les autres, est née l’envie d’écrire un livre sur la mort dans la littérature française du Moyen-Age à nos jours.
Je vous propose de participer à la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine avec les Éditions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus il sera promu et diffusé. En retour, vous y graverez votre empreinte et y serez mentionnés en page de remerciements (selon accord). Vous recevrez ainsi le livre en avant-première, frais de port inclus !

L’ouvrage que voici n’est pas un Dictionnaire de la mort des écrivains français, mais une anthologie dans laquelle l’auteur raconte la fin exemplaire, glorieuse, malheureuse ou tragique de certains d’entre eux, sans oublier d’y ajouter – et c’est l’essentiel – leurs réflexions en vers ou en prose sur cet événement qui nous concerne tous. Une manière un peu particulière de revisiter l’histoire littéraire de la France du Moyen Âge à nos jours.
Ce livre s’adresse aux étudiants et aux professeurs, mais aussi à tous ceux que la littérature et la mort interrogent. Les écrivains et les poètes, pas plus que les philosophes, les théologiens ou les savants, n’ont réussi à élucider le mystère de la mort. Mais peut-être sont-ils les seuls à nous donner des réponses rassurantes parce qu’humaines. Par leur exemple et leurs écrits, ils parlent de leur mort, de la mort de leurs proches ou de la mort en général. Ils disent leur angoisse, mais aussi leur attente, leur confiance et leur espérance. Ils mettent en mots ce que nous n’osons ou ne pouvons dire.
Extrait de Que sont mes amis devenus ? – Les écrivains et la mort par Antoine Pitteloud
Arthur Rimbaud
1854-1891
« C’est en février 1891 que Rimbaud signala à sa famille le début du mal qui allait l’emporter : il crut d’abord à des varices au-dessus du genou et réclama à sa mère des bas spéciaux « pointure 41 ». Il était incapable de marcher, et ce fut sur une civière qu’il quitta l’Abyssinie où, depuis dix ans, il s’adonnait au trafic d’armes et d’ivoire.
En juin à Marseille, il télégraphie à sa mère de venir le voir : « Lundi matin, on ampute ma jambe ». Madame Rimbaud vient, mais sa fille Isabelle étant aussi malade, elle doit repartir. Rimbaud est seul quand il subit l’amputation, et après l’opération, écrit ces phrases terribles : « Plutôt souffrir un an comme un damné que d’être amputé (…) Mes mains ne peuvent rien tenir. La tête et les épaules s’inclinent en avant, et vous tombez comme un bossu. Vous tremblez à voir les objets et les gens se mouvoir autour de vous, crainte qu’on ne vous renverse. On ricane à vous voir sautiller. Rassis, vous avez les mains énervées et l’aisselle sciée, et la figure d’un idiot. Le désespoir vous reprend, et vous restez assis, pleurnichant et attendant la nuit, qui rapportera l’insomnie perpétuelle et la matinée plus triste que la veille… Et moi qui justement avais décidé de rentrer en France pour me marier ! Adieu mariage ! Adieu famille ! Adieu avenir ! Ma vie est passée. Je ne suis plus qu’un tronçon immobile ! » Rentré dans sa famille à Roche, près de Charleville, il ne put supporter le climat des Ardennes, et retourna à l’hôpital à Marseille, avec sa sœur Isabelle. Ses souffrances étaient atroces. Il jurait, blasphémait, injuriait infirmiers et religieuses, ne manifestant aucune angoisse spirituelle, coupant net toute conversation tournant autour de Dieu. Pourtant, le 25 octobre – si l’on en croit le témoignage très suspect de sa sœur Isabelle -, Rimbaud aurait accepté de se confesser, et le prêtre, sortant de sa chambre, aurait dit à Isabelle : « Que me disiez-vous, mon enfant ! Votre frère a la foi, et même je n’ai jamais vu une foi de cette qualité ».
Puis, sous l’effet de la morphine, le mourant entra dans un délire où passaient les caravanes du Harar, avec des chameaux et des mulets. Avant de mourir, il dit à Isabelle : « J’irai sous la terre, et toi tu marcheras dans le soleil. »
Arthur Rimbaud repose au cimetière de Charleville-Mézières aux côtés de sa sœur Vitalie décédée à l’âge de 17 ans. »
Contreparties
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Les étapes de la création
L'objectif de cette campagne est d'atteindre 990 € de préventes, qui participeront à la réalisation des maquettes, à la correction, à l'impression et à la promotion du livre. Auteur(rice), lecteur(rice) et amoureux(se) des mots, votre collaboration est valorisée pour faire de ce projet tant attendu, une réalité, grâce à l'équipe professionnelle des Editions Maïa. En précommandant, vous gravez votre empreinte dans cette œuvre originale et y inscrivez votre nom*. Vous recevrez vos contreparties dès la fin de la campagne de prévente.*selon votre accord