L’histoire se passe en Dordogne, il y a presque 8 000 ans, dans ce qui sera plus tard la Dordogne. C’était en un temps où les hommes étaient encore peu nombreux, la nature très hostile et les dangers de tous ordres omniprésents (maladies, fauves ou sauvages sanguinaires venus du nord). Un petit groupe d’humains vivait alors en inventant peu à peu ce qui deviendra un jour notre société. Ils savaient bien communiquer entre eux, confronter leurs pensées et leurs expériences pour, comme nous, résoudre les problèmes qui se posaient à eux et progresser. Ils nous ressemblaient donc comme nos lointains parents.

Cet ouvrage présente une certaine originalité en décrivant une époque abondamment étudiée par les archéologues et restituée ici sous forme d’un roman. Pour l’enrichir par une seconde édition encore plus documentée, il serait utile que les lecteurs apportent leur contribution.

Extrait

Le clan se perpétuait dans une communauté remarquablement stable et communiquait à l’aide de gestes et de mots compréhensibles aussi par les petits groupes proches d’eux. Leur vocabulaire empruntait à des préoccupations immédiates mais était riche des mots désignant ce dont ils se nourrissaient et les dangers qui les menaçaient. Chasseurs habiles, ils connaissaient parfaitement la nature et toutes ses ressources. Ils savaient s’orienter en fonction de la course du soleil ou de la seule étoile toujours fixe dans le ciel nocturne et connaissaient empiriquement ce qu’on appellera un jour les points cardinaux, qu’ils appelaient simplement par des mots signifiants le levant, le midi lorsque le soleil est au plus haut dans le ciel, le couchant et le septentrion. Par contre leur notion du temps se limitait aux quatre saisons, au mois lunaire et à la journée.

Ils savaient aussi que les étranges éclipses étaient sans danger, contrairement à la foudre qui brûlait les arbres et le tonnerre qui les terrifiaient plus encore que les grands fauves. Les femmes étaient les maîtresses du foyer, du soin des jeunes enfants et des nombreuses tâches domestiques dont la plus prenante était la préparation des repas. Elles ramassaient aussi les plantes ligneuses d’où elles tiraient les fibres permettant de fabriquer cordages et paniers. De plus elles connaissaient et glanaient des quantités d’herbes à tisanes ou à onguents et même les graines et fleurs opiacées pour soigner maux et blessures. Elles utilisaient aussi les châtaignes pour les faire griller ou les réduire en poudre pour en faire des sortes de galettes qui se conservaient assez longtemps. C’était souvent elles qui tannaient les peaux ou confectionnaient les vêtements. Pacifiques et vivant en paix avec les petits clans voisins, ils eurent pourtant à se coaliser pour faire face à de cruels sauvages venus du nord qu’ils finirent par exterminer.