En fonction de son origine, de son métier, de sa culture, chaque client possède sa personnalité. Tous ou presque ont un point commun, celui du désir de voyager dans la capitale (ou plus) de façon confortable, en se confiant à un professionnel.

Taxi Parisien, c’est aussi un métier émaillé d’incidents … et d’accidents hélas.
Des P.V. quelques fois, des pannes mécaniques, des accrochages, quelques grivèleries, des rencontres rocambolesques, parfois aussi des personnes désaxées et des urgences médicales.
C’est accepter les gens comme ils sont et non comme on souhaiterait qu’elles soient, et se dire que leurs contacts sont éphémères, le temps de la course.
C’est aussi malgré soi, la fréquentation de personnes et de lieux assez peu recommandables. N’y mettre qu’un pied … pas les deux !
Laissez-vous entraîner à bord de mon fiacre et traversez un monde étrange, parfois irrationnel, au-delà de ce que vous pourriez imaginer.

Tiré du chapitre : LA BELLE POUR ORLY

Elle sur la banquette arrière et moi derrière le volant. Je l’observe discrètement par rétroviseur interposé. Mignonne, entre vingt-cinq et la trentaine, quelques pattes d’oie commençant à marquer son visage. Curieusement, elle fait constamment des moulinets avec sa tête, pour ranger sa chevelure blonde. A chaque carrefour, elle consulte sa montre et pousse un soupir dès que je suis contraint d’arrêter. En quelques minutes, elle devient surprenante et attise de ma part une forte curiosité. Serait-elle femme à faire basculer ma vie ?
Non, j’en ai vu bien d’autres. Mais tout de même, lorsqu’elle commence à déboutonner son corsage, faisant apparaître deux magnifiques petits seins bien ronds, comment vous cacher mon émotion ? C’est intenable, maintenant elle tripote ses mamelons, et je la sens goûter à la fois le plaisir et la gêne qu’elle procure.
Cela pourrait s’arrêter là et j’ai bien du mal à me concentrer à la conduite, d’autant plus que je rentre maintenant dans une zone à forte densité de circulation.
Elle se place au milieu de la banquette, de façon à se trouver en face du rétroviseur.
Puis retrousse sa jupe jusqu’en haut des cuisses, sans la moindre gêne. Bien au contraire, elle semble s’amuser de ce jeu, dont elle semble bien connaître le sens érotique. Je reste silencieux, estimant que toute parole de ma part serait déplacée. Encore une déboussolée, elle n’est pas la première à s’amuser de la tempête qu’elle déchaîne. Elle se donne bien du mal pour rien, car je maîtrise parfaitement ce genre de provocation. Mon souci pour le moment est de l’emmener le plus rapidement possible à Orly, afin d’y trouver un autre client, soit sur l’aéroport, soit sur le retour. Les taxis parisiens ne roulent pas pour le plaisir, mais pour le fric. Est-il nécessaire d’insister sur ce point et quoi de plus naturel !

Tiré du chapitre Je fume – moi non plus …

Dans le bois de Vincennes, l’obscurité est trouée par les phares de la voiture au travers de la pluie. Les lampadaires sont en panne depuis plusieurs jours déjà. A l’arrière, je sens mon client à la recherche de quelque chose. Cela m’intrigue, des doutes sur les intentions de ce personnage qui me semble hors du commun, je m’interroge. Puis soudain, un craquement suivi d’une lueur, comme celle d’un briquet ou d’une allumette. Une odeur de cigare emplit l’habitacle.
-Permettez-moi monsieur, j’ai cru comprendre que vous détestiez les gens qui fument …
-Pas du tout, m’a -t-il répondu en agitant son cigare. Moi, je fume quand je veux … et n’ai pas d’observation à recevoir. Continuez votre route, je vous prie …
Je me suis permis d’insister sans toutefois élever le ton.
-Vous m’empêchez de fumer, alors que …
-Parfaitement, vous ne connaissez donc pas le règlement. J’ai le droit de vous interdire de fumer … pas vous. C’est la règle, a-t-il ajouté après un temps de silence.
-Bien compris … excusez-moi d’être aussi bête. Ce disant, j’ai arrêté immédiatement le taxi au milieu du bois, suis sorti, lui ai ouvert la portière …
-Le voyage est terminé. Vous pourrez fumer votre cigare bien tranquillement dans le bois en rentrant chez vous … mais à pied.
-Mais vous n’avez pas le droit.
-Le droit, c’est comme la gauche, maintenant, sortez !
Je me souviens avoir été en colère contre cet hurluberlu se croyant tout permis, au titre d’un règlement arrangé à sa sauce personnelle. Il n’a guère fait de difficulté pour sortir.
Son attaché-case resté sur la banquette a suivi le même chemin. Une petite heure de marche n’a jamais tué personne !