L’éclat pourpre d’Hélène explore les fractures et la résilience qui façonnent nos vies. Ce récit puise son essence dans un profond désir de transmission et d’encouragement, dédié à ces enfants précipités trop tôt dans l’âge adulte et qui portent en eux ; une force inouïe ainsi qu’une résilience qui continue d’inspirer mes mots aujourd’hui.

L’originalité de ce récit réside dans le prisme unique à travers lequel l’action se déploie. Bien que fictifs, les événements — notamment la prise d’otages — possèdent le pouvoir de captiver les lecteurs, les immergeant pleinement dans une douleur poignante. Ce récit palpitant incite à une profonde introspection. Il évolue dans un univers où la frontière entre justice et criminalité s’efface presque, laissant place à une réflexion troublante.

Extrait

Dans cette boutique, rester passive semble être la seule option. Le temps s’étire, donnant l’impression qu’une éternité s’est écoulée, alors qu’il n’est que seize heures cinq. Le doigt posé sur sa bouche, le vendeur fixe Victor. D’un air compatissant, il lui souffle : « Chut ». À son annulaire gauche, un anneau argenté. Ce doit être son alliance ! Est-il père ?

Les ravisseurs se recentrent devant le comptoir tandis que l’homme à la moto prend son téléphone portable et pianote avant de déclarer à son interlocuteur, d’une voix grave et posée : — Il y a quatre otages. Ce que nous demandons est très simple : nous voulons, en échange de leurs vies, celle de Zebrish. Vous avez une heure !

Les yeux écarquillés, mon regard se ternit, ma gorge s’assèche. La situation dépasse mon imagination. Ce n’est pas un simple hold-up, mais une prise d’otages. Un échange… une vie contre la nôtre. Le nom « Zebrish » résonne, entendu plus tôt au journal télévisé. Mon cœur se crispe, mes membres tremblent. Il faut que je me ressaisisse et ne laisse rien paraître. L’espoir d’une résolution rapide s’effondre. Dans les films, ces situations s’éternisent et finissent souvent tragiquement.

Pour retrouver un semblant de calme, une profonde inspiration est prise, suivie d’une lente expiration. Deux hommes se tiennent côte à côte : les ravisseurs. L’un, trapu et petit, porte un casque. L’autre, plus svelte et sec, semble moins imposant. Une chance, peut-être ? Dans mon sac, un déodorant compact pourrait servir à les aveugler, accompagné d’une lime à ongles en métal, au bout pointu… Non, ce serait inconsidéré !

Une sonnerie résonne dans mon sac : quelqu’un m’appelle. Le trapu exige mon téléphone. J’obtempère et le lui tends. L’homme le met à son oreille et ordonne : — Zebrish ! En échange de ta femme et de tes deux garçons.

Il connaît Marc ! Nous sommes sa monnaie d’échange… Évidemment que les autorités refuseront ! Nous sommes perdus ! Ce n’est pas vrai… Le ciel s’effondre, laissant place à l’incertitude. Qu’adviendra-t-il de nous ? 

Ma main se lève doucement, ma tête s’abaisse en signe de soumission. Une supplique silencieuse implore la vie des enfants et qu’aucun mal ne leur soit fait. En effet, je peux tout supporter, mais qu’ils ne touchent pas à mes enfants ! 

Hélas, seul le silence me répond.