J’ai commencé à écrire à quinze ans, ce n’est que durant ces dernières années que publier une collection de ces écrits est devenu, pour moi, une possibilité.
Difficile de donner un thème à ce livre, mais je pense qu’il évoque l’absence, le deuil et par moments la paix. Ce recueil se présente comme une fenêtre ouverte sur mes pensées, mes peurs, mes souvenirs et l’intouchable demain. Les mots roulent et s’enroulent à la manière de vagues sous un soleil couchant. Il se démarque par sa simplicité et sa fluidité : loin des mots pompeux et de leurs mystères, il se place à la portée de tous. J’ai aussi fait le choix d’omettre toute ponctuation ou majuscule, les phrases restent ouvertes, comme incomplètes.
Pour Carlotta s’adresse à qui veut le lire, pour une première lecture poétique, ou pour ceux qui s’intéressent à la nouvelle vague de poésie. Je l’imagine comme un réconfort, un baume à appliquer pour les âmes parfois perdues.

J’aspire à deux choses, d’abord une quête intime : me libérer de mes tracas – publier mes vagues d’émotions ressemble à la plus belle des activités cathartiques ; ensuite, de manière plus vague : rendre la beauté à la banalité. Ce n’est pas des sentiments lointains ou inaccessibles, mais des mots calqués sur des émotions tourbillonnantes, et je pense, universelles.

Extrait

Que faites-vous ?
m’a-t-il chuchoté
au creux de l’oreille

assise
                rue Saint-Placide
sur un banc
il se faisait tard

brusquée
sa question
me fit trébucher
sur mes pensées noires
trois mots suffisent
pour l’intime pénétration d’une âme
n’est-ce pas ?

mes maux galopèrent
se prenant
tour à tour
ma langue ou mes dents

essence de mon être
ils ne peuvent s’échapper pris dans l’étreinte
de ma tête accueillante

je rêve tant
de les verser
en flots incessants
dans les bras d’un autre

hélas !
ils se plaisent
dans le lit noir douillet
–              de ma douleur
entendez-vous ?