« Deux Destins, Un Seul Amour » est un roman à mi-chemin entre fiction autobiographique et chronique sociale. Il explore la trajectoire d’un jeune garçon marocain déraciné, propulsé dans la France des années 70, confronté aux chocs culturels, à la violence silencieuse de l’exil, mais aussi à l’amour, la résilience et la quête d’identité. Ce livre est original par son ancrage intime et universel : à travers les yeux de Rachid, on suit plusieurs générations, entre héritage familial, devoir de mémoire et fractures contemporaines. Il s’adresse à un large public : jeunes issus de l’immigration, parents, enseignants, lecteurs avides de récits ancrés dans le réel. Participer à sa création, c’est soutenir une voix rarement entendue, celle de l’homme discret derrière le cliché, du fils d’ouvrier devenu directeur, mais toujours en quête de sens. Ce projet est inspiré de la vie, de la rue, des silences, mais aspire à éveiller des consciences.

Extrait

À cinq ans, Rachid franchit les portes de l’école maternelle, propulsé dans un monde qui lui échappe. Les murs bariolés, couverts de dessins, de lettres et de chiffres, restent pour lui une énigme. Ne parlant que l’arabe, il se heurte à une langue qu’il ne saisit pas, un obstacle qui le rend timide et inquiet. Dès le premier jour, il regarde les autres enfants s’amuser et bavarder avec une aisance hors de sa portée. Les jeux, les comptines, les rituels du matin : tout lui semble lointain, comme un chant dans une langue oubliée. Pourtant, dans ce silence imposé, Rachid apprend à écouter autrement. Il parle avec les yeux et les gestes, et son regard devient un pont. Un jour, il croise celui de Clara, une petite fille vive et souriante, qui l’invite à modeler de la pâte colorée. « Regarde, c’est un chat », lui dit-elle. Rachid répète après elle, un sourire timide aux lèvres. Ce moment, simple en apparence, devient pour lui une victoire. Il comprend qu’il peut tisser des liens, même dans l’inconnu. Il n’est plus seulement l’étranger : il est un enfant qui apprend, qui partage, qui existe. Et ce petit chat en pâte, maladroit mais joyeux, devient pour lui le premier symbole d’une appartenance possible.