Ce livre explore les émotions refoulées, celles que l’on garde enfouies jusqu’à ce qu’elles débordent. À travers un personnage en lutte, il met en lumière
les combats intérieurs mais aussi ceux que l’on mène avec le monde, avec les autres, parfois avec violence ; celle des gestes comme celle des mots. L’originalité du récit réside dans cette tension permanente entre silence et déflagration, entre enfermement et expression brutale. Ce projet s’adresse à un public averti, sensible aux récits sombres, intimes, où la douleur devient matière à réflexion. Il aborde des thèmes forts : la mort, la dépression, la solitude, la violence physique et verbale. Angella Marchioni s’inspire de récits chargés en émotions brutes, comme ceux portés par certains animés Japonais ou des figures d’héroïnes incomprises et puissantes :
Jessica Jones (Marvel), Lisbeth Salander (Millénium), San (Princesse Mononoké) ou encore Jinx (Arcane).

« Les gestes sont devenus automatiques, presque réflexes. Le temps semble flou. Je n’ai plus conscience de l’espace ni de la durée. Tout ce que je perçois, c’est le bruit de mes poings frappant le sac, résonnant dans l’air lourd. Chaque mouvement se fait sans penser, juste la rage et la fatigue qui se mélangent, me poussant à continuer encore et encore. La salle est noyée dans une semi-obscurité, seules quelques lueurs filtrent par la porte vitrée et les fenêtres hautes. Les rayons sont presque inexistants maintenant. La sueur coule le long de mon visage, mes cheveux collés contre ma peau, mon tee-shirt devenu trop lourd. Je ne sens plus mes mains, engourdies, probablement rougies par les bandes. À chaque coup, un bruit sourd, plus rien n’a d’importance sauf ce son. C’est tout ce qui reste, tout ce qui m’empêche de sombrer dans le vide.
L’épuisement finit par m’atteindre. Mes bras se font plus lents, les mouvements moins puissants. Je n’ai plus de force, je suis rincée. Je laisse mes bras tomber autour du punching-ball, m’agrippant à cette drôle de bouée de sauvetage. Je ferme les yeux, ma tête contre la surface froide, le souffle court et saccadé. Je m’abandonne, le silence m’envahit. »