Le goût du silence est un roman de l’intime et de la mémoire. Il raconte l’histoire d’un homme face à ses silences, ses absences, ses cicatrices invisibles, dans un monde où tout bruit finit par masquer l’essentiel. Ce livre explore les zones muettes de nos existences : les souvenirs retenus, les gestes manqués, les dialogues suspendus. Son originalité réside dans une écriture à la fois poétique et épurée, qui laisse place au lecteur, à ses propres silences. Il s’adresse aux lecteurs sensibles à la littérature de l’âme, à ceux qui ont déjà perdu, aimé, attendu. On y entend l’écho de Camus, de Duras ou de Khadra, sans jamais les imiter. Participer à ce projet, c’est soutenir une parole douce dans un monde qui hurle.

Extrait

Elle ne disait rien. Depuis des années, elle portait ses silences comme d’autres portent des bijoux. Chaque geste d’elle était retenu, mesuré, presque sacré. Quand je revenais tard, elle avait déjà éteint la lumière. Son corps dessinait une ombre paisible sur le drap froissé. Je me glissais à côté d’elle, sans bruit, comme on entre en prière. Elle ne posait pas de questions. Elle savait. Ce que je fuyais, ce que je cherchais. Elle savait aussi que le silence était ma manière de dire que j’étais encore vivant. Un soir, elle a murmuré : « Tu ne me dis jamais où tu vas quand tu t’en vas. » J’ai répondu : « Là où je peux t’aimer sans que tu me voies. » C’est ce soir-là que j’ai compris que le silence peut aussi être une forme de tendresse. Mais une tendresse qui finit par peser plus lourd que les mots.