Dans cet essai, je mêle récit personnel et réflexion géopolitique sur les migrations clandestines, où le rêve puissant d’un Eldorado Européen devient le moteur tragique d’un exil.
Je retrace le parcours migratoire sous forme d’odyssée d’un jeune homme originaire de l’Afrique subsaharienne nommé A.D, symbole de milliers de migrants à la quête d’un avenir meilleur en Europe.
Il est le miroir d’une jeunesse nourrie du rêve inébranlable d’un autre monde meilleur et qui justifie cette odyssée périlleuse par des frustrations liées à la pauvreté, au chômage, à l’environnement socio-économique dégradé, mais surtout à la certitude qu’il n’y a pas de perspectives concrètes pour son avenir. En participant à la création de mon œuvre, vous serez chers lecteurs, des acteurs clés de son originalité comme question de société dans le champ de mouvements humains.
Ce n’est ni un débat sur l’existence ou non de l’Eldorado, ni un autre sur l’utilité ou non de l’immigration selon les camps, mon livre s’adresse surtout à un large public de citoyens du monde à la recherche de la compréhension d’un phénomène, et nous invite à une réflexion sur des solutions de sortie de crise migratoire.

Extrait

Mon personnage de récit est le symbole d’un mythe partagé dans l’imaginaire collectif des pays d’émigration qu’un lieu « imaginaire » existe quelque part dans le monde vivant où chacun peut bénéficier d’une richesse et d’une abondance à portée de main.
Ce lieu se nomme « Eldorado » en référence à l’or symbole de richesse. Loin de le situer dans la Colombie actuelle selon l’histoire teintée de mythologie, l’Eldorado dont je parle a la forme d’un rêve profond ancré dans la conscience humaine et qui persiste aujourd’hui sous la forme d’un désir d’avenir radieux.
Par conséquent, le rêve s’installe dans l’esprit de l’humain persuadé d’accéder à cette richesse dans un endroit qui n’est pas le sien de par son histoire et ses origines.
C’est ainsi que naquit l’histoire de A.D. parti de son Afrique subsaharienne natale à la recherche de son Eldorado Européen, objet de son rêve et de sa quête de richesse.
On est tous né quelque part, et ce lieu de naissance est une sorte de point de côté géographique marquant la trajectoire future de l’individu. On peut l’interpréter comme le point de départ d’une histoire personnelle.
Certains individus souhaitent faire leur histoire là où ils sont nés jusqu’à ce que les aléas de la vie les obligent à se chercher un autre destin.
Cette obligation implique un choix et l’objectif devient un rêve qui s’apparente plus à une nécessité.
Le mécanisme décisionnel inconscient de A.D. s’enclenche alors, convaincu que sa terre natale est devenue un lieu inhospitalier, déclenchant ainsi le processus de migration.
Dès lors, au cours d’une lente gestation dans le temps, l’idée de quitter son terroir natal prend forme dans le subconscient collectif comme si le diagnostic du mal-être est largement partagé par un effet de transmission naturelle dans le corps social.
L’encouragement au départ devient un processus partagé collectivement dans l’esprit des jeunes comme si c’était une mission de grande importance déterminant leur survie.
A.D. est impacté dès son jeune âge par ce comportement socialement et culturellement acquis qui lui impose la certitude qu’aucune alternative de réussite n’est possible pour son avenir dans son propre terroir natal.