A tous ceux qui meurent assis
Qu’est-ce qui pousse un instituteur de 43 ans à écrire sur une sombre histoire de pédophilie ? Aubervilliers. Les 12 années que j’y ai passées ont été les plus belles et les plus dures de ma vie. L’abandon d’une population par la gauche, par le gouvernement, par la police, par tout le monde. Ne restent que quelques fonctionnaires trop dévoués, et les rires des enfants. Ecrire les petits albertivillariens, leurs sourires mais aussi leurs misères.
Je vous propose d’être acteur de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !
Il y a des métiers qu’il faut arrêter à temps, et, en France, beaucoup de ces métiers s’exercent dans le 93. La misère use. Douze ans comme instituteur à Aubervilliers laissent trop de fantômes. Ce livre parle pour ceux dont tout le monde se fiche. Cette histoire policière est construite autour et tente de donner un sens à ces années de dévouement où l’on finit par s’interdire à penser à soi en essayant de résoudre toute la misère du monde. Cette histoire se raconte à travers les voix de tous : flics, enseignants, victimes, bourreaux amoraux, adultes, enfants. La majorité des atrocités évoquées ici, j’en ai été un acteur direct, un personnage secondaire ou un témoin lointain. Pour me pousser irrémédiablement et exclusivement dans le camp des enfants.
Extrait
Charles pense le sang coulant.
« J’ai toujours été hémophobe. » Mais là, ça va. Dans cette flaque hémoglobine, Charles ne s’évanouit plus. Peut-être, il veut profiter des secondes qui lui restent.
Tout aurait dû être lent et facile, au moins dans la mort. Mais quand on meurt, les pensées sont étranges. Ce n’est pas grave : leur saugrenuité n’apparaît qu’en cas de résurrection.
Dieu existe. Il nous a oubliés voilà tout. De temps à autre, il daigne jeter un regard.
Charles pensait malgré son sang avoir eu raison : c’était bien Dieu qui l’avait mis sur le chemin de Farid. Leurs sangs se mélangeaient sur le sol. C’était bien Dieu. Mais ce n’était pas le genre de plan divin hyper bien ficelé comme il y a dans la bible genre Moïse qui naît parmi les esclaves, est sauvé par sa mère du massacre de bébés juifs en le balançant au pif à la rivière. Et la fille de pharaon trouve Moïse. Atermoimentée peut-être par la cruauté de sa lignée, elle décide d’adopter cet enfant.
À 40 piges, Moïse se rend compte que son peuple d’origine vit dans le dénuement, bute un égyptien qui battait un hébreu, se tire dans le désert pour y trouver femme.
À 80 balais, Dieu lui révèle son dessein : conduire les enfants d’Israël hors d’Égypte jusqu’à la terre promise.
Et là, Dieu met le paquet à coups de Nil ensanglanté, de grenouilles, de mouches, de vermines, de vaches folles, de furoncles, de grêles, de sauterelles, la nuit… Tous les moyens sont bons : tous les premiers nés hommes et animaux d’Égypte crèvent dans la nuit, même les anti-esclavagistes, même les pauvres, même les chats. Après l’amer rouge du sang des égyptiens, la Mer Rouge qui s’ouvre et s’écroule sur les égyptiens.
Comme acte divin, ça en jette vachement quand même.
À 120 ans, Moïse meurt juste avant d’arriver en terre promise.
Un putain de plan.
C’est bizarre ce qu’on pense quand on meurt.
Mais là, Charles devait bien concéder que c’était pas du tout ce genre de plan. Depuis la fin de la bible, du Coran ou de la Tohra, il faut avouer que les plans de dieu sont nettement moins chiadés.
Là, c’est comme si Dieu s’était désintéressé de notre monde depuis quelques milliers d’années pour se consacrer à un autre monde et tout d’un coup il jette un œil comme ça. Et il voit.
Quand un homme envisage d’égorger sept enfants qu’il a auparavant prostitués forcément ça la fout mal. Alors il torche vite fait un plan divin avec Charles en guise de Moïse. Mais les plans de Dieu s’arrêtaient ici. Dans la flaque des deux sangs.
L’important était que les enfants soient saufs. Dieu avait raison, délirait Charles. L’important est que les enfants soient saufs. C’est sur cette pensée réconfortante que Charles crut mourir.
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Les étapes de création
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