« Attention Peinture Fraîche ! » est composé de onze récits (nouvelles) qui nous plongent dans des fragments de vie imprégnés de mélancolie, d’humour et parfois d’ironie, le tout ponctué de chutes inattendues.
Le format court de chaque nouvelle permet d’explorer des thématiques diverses telles que la mémoire, la nostalgie, ou encore la complexité des émotions humaines.
Chaque texte se démarque par son ton unique et ses ambiances, qu’il s’agisse de scènes contemplatives ou de dialogues plus vifs.
Avec Le goût du sel ou L’anniversaire le lien entre souvenirs d’enfance et sensations est subtilement évoqué.
Avec Obsolescence programmée des corps ce sont le passage du temps et de la déchéance du corps qui sont traités.
L’équilibre entre légèreté et réflexion profonde sur la condition humaine rend le recueil à la fois varié et cohérent, offrant au lecteur l’espace nécessaire pour interpréter les non-dits et ressentir les émotions à sa manière.

Extrait du livre :

Le vent

Elle s’abrite comme elle peut, on se serre dans ma parka orange, je fais la place pour deux. On frissonne.
Il fait quand même un peu froid. Tu marches en cadence serrée contre moi, sur la plage, côté mer.

BRIGHTON : C’est magnifique avec ses 1h d’ensoleillement par an, des galets ronds, pas de nuages.
Pas de traces, pas d’empreintes, pas de sable sur le visage, il faut que je m’habitue à quelques différences.

Cette plage est magnifique, c’est pourquoi beaucoup de vagues ont choisi d’arriver jusqu’ici.
Au loin, la France, je la regarde d’ici comme on regarde la terre de la lune, c’est inhabituel.

Peut être quelqu’un regarde de là-bas, dans notre direction, en même temps.
Il nous reste peu de minutes d’ensoleillement, on en profite on les prend.

On balade loin des gens.
Un vent frais nous pousse dans le dos, et nous emporte jusqu’au café de la jetée.
Ce supplice de la plage est trop bon, juste parce que tu frissonnes dans mes bras, que tes lèvres sont rouges, que le vent passe à travers tes cheveux et soulève ton parfum.
Ton parfum dans le vent, humm ! Je respire enfin.
Avec ton parfum, je suis dans ta bulle, au cœur des choses, à l’essentiel.

Un jour chaud un jour froid, à quoi servirait le vent sans ton parfum ?

Il ne servirait à rien, juste au large à pousser quelques voiles. Pour aller où ?

La destination c’est toi.