En vous livrant « Aurélien Varus Equin », j’ai tenté de vous entraîner dans l’exploration des subtilités, des émotions, et des relations complexes des nombreux personnages gravitant autour d’Aurélien la victime.
Afin de révéler leurs conflits intérieurs et sociaux, j’ai fait le choix d’utiliser un style dense et détaillé.
L’histoire d’ « Aurélien Varus Equin » suit le destin d’Aurélien, un enfant né avec un handicap dans une famille bourgeoise où l’apparence est cruciale. Rejeté par ses parents, notamment par un père méprisant, il trouve réconfort et tendresse auprès de sa nourrice italienne, Gullia. Il grandit en marge de sa famille. Sous la conduite d’un mentor bienveillant, il développe une passion pour le savoir et se construit intellectuellement pour compenser son isolement et les préjugés qu’il subit.

Extrait

Gullia D’Amico.
Nous étions en septembre mille neuf cent quarante-cinq, elle avait presque dix-huit ans et attendait toujours avec angoisse ces douleurs cycliques qui ne venaient toujours pas.
C’est alors qu’elle prit l’initiative d’en parler à sa mère.
Visite d’un médecin de Vibo Valencia dont le cabinet était éloigné de Pizzo :
Vous êtes enceinte Mademoiselle !

Madame D’Amico tout en lui remettant des économies faites en cachette de son conjoint depuis des années, recommanda à sa fille se rendre avec son nourrisson, près de Rome chez sa tante, avant de rejoindre la France le plus rapidement possible.
La maman de Gullia considérait « qu’une fille mère et son bâtard » auraient plus de facilités à vivre « là-bas », qu’en Italie du Sud.

L’humiliation
Après le départ de son maître, Aurélien poursuivit ses recherches et découvrit, à sa grande surprise l’existence d’un empereur romain du nom d’Aurélien, comme lui…
Faisant le parallèle, entre Octave son frère et Aurélien, il se précipita dans le bureau de son père, pour savoir si celui-ci connaissait le prénom de l’empereur Aurélien. À son entrée, le père leva les yeux sans broncher.
Décidément, il n’aimait pas cet enfant.
Aurélien s’adressa à lui :
– Papa, tu nous as donné des prénoms d’empereurs romains ?
– Oui…
– Sais-tu qu’Octave dans l’antiquité s’appelait aussi Caius Octavius ?
Oui peut-être…
Et moi papa ?
Et toi quoi ?
Comment me serais-je appelé ?
Eugène marqua un temps d’arrêt, fit semblant de réfléchir.
Avec un petit sourire de satisfaction, et portant les yeux sur le pied d’Aurélien, il cracha son venin:
-Toi…Aurélien, ce devait être… Aurélien Varus Equin.