Mon roman s’inspire de l’histoire d’un ex-pupille de l’État martiniquais qui, lui aussi, cherche à retrouver sa famille sur son île de naissance. Son parcours présente des similitudes avec celui des enfants réunionnais.

Ce récit poignant est, en quelque sorte, un hommage à son dur et éprouvant cheminement de recherches. J’espère ainsi mettre en lumière la quête identitaire des enfants nés sous X et sensibiliser le public à leurs histoires souvent méconnues.

À travers des réflexions personnelles, je souhaite partager la réalité des parcours de vie de ces enfants, souvent invisibilisés, et susciter une prise de conscience sur les défis auxquels ils font face.

Mon livre s’adresse à tout public, de 10 à 90 ans, sensible à cette cause.

Extrait de  Quand l’aurore se fit attendre  de Dominique Foucher

Les secondes de l’heure bleue s’écoulaient et disparaissaient sans qu’on l’ait vu exister. De fines gouttelettes de la brume hivernale drapaient le petit monument du square Barye et les façades des immeubles prestigieux de la petite île du centre de la capitale française. S’étiraient des panaches de fumée des cheminées des quais Bourbon, Anjou, Orléans, Béthune. Émanait l’odeur de bonnes baguettes et des délicieuses cônes des prestigieuses boulangeries. Des badauds, nez camouflés sous une écharpe, mains dans les poches, attendaient à l’entrée des bouches du Pont Marie et de Sully Morland la levée de leur protection métallique.
Debout derrière la grande fenêtre vitrée de son salon, ses yeux fixés sur la rue, son humeur pataugeant dans un état dépressif, elle résistait à la noyade de ses pensées positives.
« Les cinq ponts de l’île semblent tenir l’île hors de l’eau », était une pensée de Jade devenue une Ludovisienne depuis peu. Quand soudain, l’écho des claquements de talons aiguilles sur le sol la fit sursauter et arrêta le flot de pensées moroses. Dans le brouillard, sous la lauréole d’un lampadaire allumé, une silhouette apparut. Une femme chaussée de bottines bleu nuit et vêtue d’un long manteau droit blanc écru en laine cachemire courait maladroitement en faisant de petites foulées. Elle pressait d’une main son chapeau Panama assorti à son manteau et tentait de retenir de l’autre son sac à main bandoulière qui glissait de son épaule doucement à chaque pas et mouvement de son bras. « Encore un sac en cuir Vuitton. J’irais bien lui donner un conseil, comme entourer d’un foulard la lanière pour que le sac ne glisse pas. Ça donne une petite touche fashion. »