Ambroise Laperrière, un conseiller en campagne électorale accepte une mission dans un village du Gers. Pour un spécialiste comme lui, la mission est dérisoire, mais après quelques revers récents, c’est l’occasion de se ressourcer et de renouer avec son passé. Malheureusement, la partie de campagne qui s’annonçait sans problème, prend une tournure inattendue avec l’entrée dans la danse d’une de ses plus virulentes concurrentes. Seul un retour vers son enfance lui permettra de mieux comprendre les enjeux réels, non sans avoir dû déjouer manipulations et trahisons.
Pas de crime ni de détective, ici, c’est l’énigme qui évolue. Mais la solution la plus évidente n’est pas toujours la bonne.

Extrait :
« La pluie l’avait accompagné tout au long de la route, depuis Bayonne, incessante et harassante, pénible.
Les essuie-glaces fatigués disaient leurs lassitudes dans le strident régulier d’un couinement quasi animal.
Il n’était plus très loin et se demandait si l’hôtel que lui avait réservé sa secrétaire serait encore ouvert.
Il avait l’impression de rejouer “Un singe en hiver”. Le bar serait-il encore ouvert.
La décision n’était pas facile à prendre, il l’avait donc prise au dernier moment, la retardant au maximum.
Il avait accepté la mission avec la vague impression qu’il menait là le baroud d’honneur d’un conseil en stratégie électorale qui avait accumulé les défaites ces dernières années.
Il avait eu son heure de gloire, l’époque à laquelle tout lui souriait.
Ses méthodes novatrices avaient balayé des candidats largement en tête des sondages. À la fois iconoclastes et pertinentes, elles avaient fait la une de nombreux journaux. Il avait hérité du surnom de “favorite killer”, mais jamais on ne sut si le journaliste qui lui avait donné ce surnom avait voulu le qualifier de tueur de favori ou de tueur favori.
Il en avait joué, se permettant de choisir les missions, les demandes affluant de tous les côtés.
Sûr de ses méthodes, de son savoir-faire, il n’avait pas vu monter le phénomène des réseaux sociaux et des chaînes d’information.
Peu à peu, les échecs vinrent remplacer les succès, les amis se firent rares, les cocktails aussi. Lui, qui avait pris la France, Paris, Marseille ou la Gironde, se retrouvait à se battre pour des sous-préfectures rurales.
Il avait fait des présidents, des chefs de parti, des députés, aujourd’hui, il allait se battre pour la mairie d’une commune de moins de 5 000 habitants.
Mais pour une fois, depuis plusieurs années, cette mission lui apportait une excitation qu’il ne connaissait plus. »