Octobre 2023, je découvre une BD qui retrace le passé historique de La Marne mais également son présent : La Marne – une terre d’histoire.

Voilà qu’un nom m’est familier. J’appelle et je suis en relation avec Betty. C’est son compagnon Fabrice Minuel qui a scénarisé cette bande dessinée. Il est également l’auteur du livre Cabu. J’obtiens cette BD, elle est dédicacée. Mais elle sera un cadeau de Noël, donc pas question de la lire. Je l’emballe dans du papier cadeau.
Enfin Noël. Je dévore le livre.
Février 2024 « Allo Betty ? Pourrais-je parler à Fabrice ? » « Comment écrit-on un livre ? » C’est simple comme question. Mon interlocuteur me répond : « Ecrire, oui, mais quelle histoire et dans quel but ? » Deux heures après nous raccrochons. Le téléphone est chaud et mon esprit également. J’allume l’ordi, ouvre le fichier ou sont posés il y a neuf ans quelques mots restés sans suite. Et là, une petite flamme vient m’éclairer et j’écris. Non pas du Victor Hugo, ni du Jean D’Ormesson. Du Thierry ! J’envoie le texte à Fabrice Minuel, je ne l’appelle pas encore par son prénom et je le vouvoie. Quelques jours plus tard, longue conversation téléphonique avec Fabrice qui me dit : « Je vous envoie le livre que j’ai écrit concernant Cabu ».
La flamme a éclairé les pages de ce livre que j’ai lu en une journée.
Fabrice m’appelle, « On fait quoi ? On y va ! Ce que tu m’as envoyé me parle ! Je te propose qu’on se contacte par téléphone vendredi 26 avril 17h00 ». On se tutoie et l’on s’appelle par nos prénoms. Puis nous décidons que le rendez-vous serait le jeudi. Ce sera un peu plus de 15 contacts d’une à deux heures. De mon côté je recherche le passé d’arbitre de Nicolas auprès du District de football de la Côte d’Or. Mathy mon épouse est mis à contribution pour valider, corriger mes souvenirs familiaux, apporter des précisions. Fabrice a retourné internet pour ses recherches.Et ces moments du jeudi deviennent tant attendus avec impatience d’une semaine à l’autre. Enfin, après des heures et des heures de relecture, corrections de fautes de frappe, d’orthographe, d’échange au sujet de la perception de telle ou telle phrase, de mots, les lignes s’ajoutent pour faire un manuscrit. Toujours en concertation avec Fabrice, je fais appel à des connaissances afin qu’elles jettent un œil correcteur. Que faire de ce manuscrit ? De quelques lignes écrites sur mon ordinateur un an jour pour jour après le drame, je n’arrivais pas à reprendre l’écriture. Le père d’un autre disparu a écrit un livre concernant son fils. Je me suis dit pourquoi pas moi ? Donc voilà notre vie, notre drame. Il est difficilement surmontable mais chacun à son rythme avance. De toute façon, que pouvons-nous changer au cours de la vie ?

Extrait

À l’heure où les relations humaines s’effritent, où le respect de l’autorité se perd petit à petit, où l’écoute des plus expérimentés par les plus jeunes est une démarche en voie de disparition, Nicolas était l’antithèse de tout cela. Rarement, je n’ai vu quelqu’un d’aussi respectueux de ses pairs, ce qui faisait sa griffe. Son parcours professionnel s’est d’ailleurs inscrit dans la ligne droite de cette griffe personnelle avec son engagement dans l’armée.