De même que certaines évocations les mettant en perspective avec une telle échéance. Sous l’emprise de multiples intuitions, vives et accessibles aussi bien sur le vif que dans le rétroviseur. Au fil de souvenirs partagés sur cette Terre, d’une manière spectaculaire et souvent bien au-delà de l’horizon. Où le présent tend la perche au passé et vice-versa. Privilégiant les épisodes où vie et mort se côtoient, consubstantielles dans le tragique ou le burlesque. Abolissant les barrières entre trépas et vie qui continue. Prenant la mesure et la distance jugées utiles afin d’apaiser l’esprit de Santo, de réduire ses « cassures d’âme » et relativiser les questionnements consécutifs à la disparition d’une âme sœur. Une forme de catharsis.
Avec l’idée et l’espoir immatériel, que la mort pourrait prolonger ce genre d’ouvertures.

19. Mourir en musique

Un incroyable défilé de musiciens va dès lors se présenter au chevet de Liane : les amis-ies de Zoé sont en effet et pour la plupart, des artistes de plein exercice ne reculant devant aucune opportunité susceptible de venir égayer le quotidien des autres. Et a fortiori lorsque ces autres sont les familiers de leur amie en phase terminale. Parmi ceux-ci et en premier lieu, Jonathan, le mari de Zoé. Jouant de plusieurs instruments, d’une manière parallèle ou par alternance, il se présente comme la cheville ouvrière de plusieurs opérations de commando. Propres à faire revivre une cour des possibles sans miracle à l’horizon. Pour insuffler à Liane une respiration d’un autre ordre.
Enchanté par ces prestations inopinées, le personnel soignant va même proposer de laisser ouverte la chambre de Liane, afin que tout l’étage puisse profiter de ces vibrations responsables mais non coupables de quelque chose : rappeler à toutes les personnes présentes en ce lieu voué aux soins palliatifs, que certaines mélodies élégiaques ou rythmées peuvent également meubler voire pallier une forme de vide, celui qui enveloppe les existences en suspens.

Du même auteur :
• « Mémoires de l’assassin de Sissi » cherche midi éditeur, 1998. Edition
parallèle : « Le Grand Livre du mois ».
• « Document du mois » (Grand Prix des lectrices de ELLE).
Traduit en plusieurs langues. + Un film documentaire.
• « Ma Terre implosive » Le Masque d’Or, 2007 (Le choix des libraires)

« Le dernier voyage » (Maroc – décembre 2022)

« Deux chaises vides sur une plage immense et déserte, nous ayant propulsés tous deux vers un infini souligné par l’horizon que Liane allait rejoindre à terme, m’entraînant en rêve dans son sillage »