Ce roman dramatique raconte l’histoire de Cassandre, une jeune fille qui traverse des épreuves difficiles mais finit par trouver le bonheur. Rejetée par son père, peu soutenue par sa mère et son frère, Cassandre subit un viol à la sortie d’un bal durant son adolescence. Enceinte et désemparée, elle quitte le domicile familial pour Paris, où elle perd malheureusement son enfant. Vingt ans plus tard, elle revient dans son village natal pour les funérailles de son père. L’histoire se termine cependant sur une note positive : Cassandre se marie et donne naissance à un enfant issu de cette union. L’auteur a voulu offrir une conclusion heureuse, refusant que le récit se termine sur une note tragique.

Le roman explore la culpabilité et le doute de Cassandre, qui, en raison de la pression sociale et des mentalités de l’époque, finit par ne plus savoir si elle a réellement été violée ou si elle est responsable de son imprudence. Ce questionnement reflète une époque où les réactions face aux violences subies par les femmes étaient bien différentes de celles d’aujourd’hui.

Au-delà de l’histoire personnelle de Cassandre, le livre porte un message fort et engagé, invitant à réfléchir sur la place de la femme et la manière dont les violences sont perçues et jugées. Participer à la création de ce livre, c’est soutenir une cause universelle et intemporelle, celle des femmes confrontées aux injustices.

Ce livre s’adresse aux adultes et aux adolescents de tous milieux, en raison de son réalisme et de ses thématiques fortes.

L’intrigue puise son intensité dramatique dans l’esprit de Zola, avec une touche d’humour à la manière de Pagnol pour alléger certains passages, et une réflexion humaniste dans la lignée de Camus sur la condition des êtres.

À travers cette histoire, l’auteur souhaite aborder des thématiques essentielles pour faire évoluer les jugements sur la femme objet et dénoncer les stigmatisations encore présentes.

EXTRAIT DU LIVRE

En toute discrétion, comme on le ferait pour franchir une immense clôture, laquelle séparerait deux époques de vie, elle avait échafaudé un scénario audacieux des plus appropriés. Sans faire appel à la moindre complicité, évidemment pas celle de son frère, un possible félon. Le silence était son seul allié. Il ne trahit jamais, pour peu qu’on se taise, qu’on le laisse ne rien faire. En outre il est pratique, il est fidèle. Et puis il évite de mentir, de culpabiliser plus que ce qu’on ressent déjà. Elle avait profité des absences, des temps morts. Il fallait faire vite. Elle l’avait fait. Elle avait dissimulé ce qu’elle avait à dissimuler, à l’extérieur de la maison, de sorte qu’elle n’aurait plus qu’à s’en saisir le moment venu et de s’enfuir. S’enfuir, c’était bien là le mot. Comme si elle avait été détenue de manière légitime, pour rendre des comptes à une société qui la condamnerait ou qui allait le faire. Ce n’était pas le temps qui s’enfuyait, comme dirait un poète, c’était bien Cassandre qui le faisait. Et que l’on dise se sauver, déguerpir ou filer, c’était bien la même chose, ainsi qu’elle était bien le sujet de la phrase. Elle aurait pu décider de partir comme le ferait une jeune personne, pour laquelle il serait inconcevable d’être dépendante de ses parents, pour devenir autonome. Il y a des arguments pour çà : « partir c’est grandir » – « on se grandit dans la solitude.» Elle ne méprisait pas non-plus le monde, son ordre et sa beauté. Elle se souciait peu du « traité contre les gnostiques », d’un monde mauvais, et du philosophe Plotin. Elle s’enfuyait parce qu’elle était enceinte, qu’elle avait pêché aux yeux de son père, qu’il la disait perdue, que dans cette affaire il ne pensait qu’à lui. Elle était telle la fille du Puisatier de Pagnol, celle qui représentait aux yeux des autres le déshonneur. Mais à la différence, elle s’était fait abuser. On lui avait menti, tendu un traquenard pour abuser de son corps. Et comme elle n’avait rien dit pour se défendre, on l’accuserait alors qu’elle avait subi.

« C’est le moment où l’héroïne décide de quitter le foyer familial, parce qu’elle est enceinte, et qu’elle n’ose pas le dire à ses parents. »