Des trous dans les chaussettes

Des trous dans les chaussettes est mon quatrième livre. Il tient une place toute particulière dans mon cœur parce que l’histoire s’inspire d’endroits véritablement existants et de scènes qui ont eu lieu dans mon enfance, même si elles sont romancées. Écrire est pour moi un exutoire, mais aussi un besoin d’extérioriser ces images et ces mots qui m’habitent en permanence. Etre lue est la récompense suprême. Sans vouloir entrer dans la postérité, ma volonté est avant tout de laisser une trace. Si en plus je peux apporter un peu de réconfort à certains, c’est encore mieux.
Je fais aujourd’hui appel à vous pour réaliser ensemble ce projet d’édition. Je vous propose de contribuer à la naissance de cet ouvrage en devenant partenaire de sa création. Votre nom en tant que contributeur sera présent dans le livre que vous recevrez en avant-première !

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L’enfance pauvre, le divorce des parents, la maltraitance, la folie… 1980-2020, les époques sont différentes, mais les thèmes restent les mêmes. La violence sociale est toujours d’actualité.
L’enfant maltraité se sent isolé, dévalorisé, voire inexistant. Et pourtant, il n’est pas seul. Cette histoire peut aider à briser le cercle infernal de la maltraitance enfantine. On s’en sort, avec des dégâts certes, mais on peut vivre et trouver sa place dans la société en jouant des coudes, même si celle-ci nous prouve qu’un être cabossé dès son plus jeune âge n’est pas le bienvenu. C’est même un devoir d’exister.

L’histoire est bien menée, pleine de justesse et l’écriture simple et singulière.

 

« Besoin de changements. Toute ma vie, j’ai ressenti ce désir de bouleversements. De vie, d’endroits, de métiers… Je croyais que c’était par peur de m’ennuyer. Mais c’était avant tout une fuite, la peur de faire face aux problèmes, la crainte d’affronter la réalité. Je fuis toujours… »
Nous étions donc en route pour de nouvelles aventures. Après quatre heures de route, je remarquais un changement de paysage. Partout autour de nous, des vignes s’étalaient à perte de vue. Nous étions dans le Languedoc, dans le Minervois, l’autre terre du raisin et du vin. Ça n’avait rien de déplaisant, bien au contraire. Avant d’arriver à destination, le petit convoi que nous formions avait traversé quelques villages dont le nom sur les panneaux était systématiquement suivi de Minervois – des fois qu’on se perde –… Ça aussi c’était bon signe. Nous ne serions plus isolés dans un hameau au fin fond de la cambrousse. Lorsque mon oncle déclara :
— Ça y est ! On arrive !
Alex et moi nous sommes alors redressés de concert pour découvrir les premières images de notre futur village.
— T’es Caunes ou quoi ? lâcha soudain Alex en lisant le panneau de signalisation. Je haussais les épaules en lui répondant :
— C’est toi la Caunes, mais ça fonctionnait moins bien sur lui, forcément. La blague s’arrêta là.
Derrière une montée, la route principale descendait presque abruptement et donnait sur une grande rue bordée de part et d’autre de platanes feuillus. Les trottoirs étaient déserts en cette fin d’après-midi. Le soleil tapait encore fort et les habitants se terraient chez eux. Ils ne sortiraient pas avant la nuit tombée, lorsque la chaleur s’évacuerait. Fenêtres grandes ouvertes, la fourgonnette dévala en roue libre la grande rue comme seule au monde. L’odeur de chaud me plut aussitôt. Aux portes des maisons bordant la rue principale, il y avait parfois des rideaux en lamelles de plastique qui faisaient office de moustiquaire, empêchant même les mouches de pénétrer. Fuiout, fuiout… On distinguait le frottement léger des lanières les unes contre les autres, balayées par une brise aléatoire. Avant de tourner sur la gauche, rue de la Montagne Noire, pour rejoindre la maison des grands-parents, nous passâmes sur un pont sous lequel coulait une rivière. Le panneau en aval indiquait son nom : « l’Argent double ». Le lit était presque à sec en cette fin de juillet. Un peu plus loin sur la droite, nous découvrîmes furtivement une place toujours bordée de platanes au milieu de laquelle trônait une fontaine en marbre rose. Autour, un café, un magasin de jouets et une épicerie faisaient office de commerces. Manifestement, il s’agissait là du centre du village. Nous sortions là de l’isolement de notre hameau aux cinq maisons éparses.
— On arrive ! cria notre oncle heureux d’en finir avec l’inconfort de la fourgonnette. La rue longeait l’Argent Double qui descendait tout droit de la montagne noire. Sur la droite, les maisons à trois étages bâties à flanc de colline, toutes mitoyennes et sans vis-à-vis, faisaient face à la rivière.
Jean-Jacques se gara le long du muret qui surplombait l’Argent double, après avoir klaxonné pour signifier notre présence. Aussitôt Céline ouvrit la fenêtre d’une des maisons mitoyennes et cria en souriant :
— Houhou ! Enfin ! On vous attend depuis quatre heures au moins !
Denis, son mari, passa la tête derrière elle en esquissant une grimace de bienvenue. Ma mère suivait derrière avec Maddy.
L’accueil était plutôt sympathique. J’avais hâte de découvrir mon nouveau terrain de jeu. Je savais que la proximité de la famille m’épargnerait sûrement quelques crises de colère de ma mère. Pas toutes, mais au moins une partie.
La porte d’en bas s’ouvrit. Céline sortit et nous embrassa chaleureusement. Avec Denis, ils essayaient d’avoir un enfant depuis quelques mois, mais « ça ne prenait pas », avais-je entendu dire lors d’une conversation entre adultes à la première communion d’Alex. J’avais gardé le souvenir d’une jeune femme pimpante et joyeuse. Michel, instituteur, nous avait fait hurler de rire. C’était une de ses qualités.
J’entrais dans la maison. Papi Alphonse venait de l’acquérir pour y passer ses vieux jours en compagnie de Mamie Yvette. Papi était originaire du village. Colonel à la retraite, il avait choisi de s’installer à nouveau dans son village natal. Mamie Yvette, monégasque, aurait sans doute préféré retourner à Monaco, mais elle n’avait pas eu voix au chapitre. Pour atteindre les pièces de vie, il fallait d’abord monter un escalier sombre, sans fenêtre. Au premier étage, la cuisine, d’environ dix mètres carrés habillés de meubles en formica jaune, très tendance dans les années 1970, se situait tout de suite sur la droite. C’est là que j’y trouvais Mamie Yvette, en train d’éplucher des pommes de terre. Je l’embrassais à la demande de Jean-Jacques. Dire bonjour aux adultes était une véritable contrainte pour moi, si timide et réservée. Ma mère ne nous forçait jamais à être polis. Mamie dégageait en plus, des effluves de parfum rance qui m’incommodaient. Je mis au départ cette odeur sur le compte du rouge à lèvres qui soulignait quotidiennement sa bouche.

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