Ce drame psychologique raconte l’histoire d’une adolescente, prisonnière de ses tourments existentiels et perdue dans les méandres de la vie. Il s’imprègne de la relation mère-fille, avec la force d’un amour aussi vital que destructeur, qui les mettra toutes deux à rude épreuve quand un malheur viendra bouleverser leur destin. Le lecteur pourra suivre et vivre l’intensité de leur expérience à travers la voix de chacune, percevant ainsi les failles, le courage et le poids de la solitude d’une mère et de sa fille séparées par une tragédie. Chaque femme trouvera un écho en cette histoire que ce soit dans leur propre vécu adolescent, dans leur rôle de mère ou simplement dans leur peau de femme. Faute de trouver les mots pour exprimer des maux, la lecture comme l’écriture est un vecteur extraordinaire pour soulever le voile et confesser enfin à soi-même tous les non-dits, la révolte et la passion qui nous dévorent le cœur et fait de nous de simples mortels.

Extrait

Lundi 16 avril.

Une fois de plus, c’est la crise à la maison. Une fois de plus, tu me refuses ce chien dont j’ai tant besoin. Ne supportant plus ton obstination, je pars me réfugier dans ma chambre. J’essaie de me calmer. J’écoute de la musique. J’écris. Je dessine. Rien n’y fait. D’habitude, toutes ces stratégies sont plutôt efficaces mais aujourd’hui, pas moyen de faire redescendre la pression. Je tourne, fais les cents pas dans ma chambre. Je suis en colère, très en colère et pour une fois, je décide de ne pas venir faire mes excuses. De toute façon, tu ne les mérites pas, toi, qui ne tiens pas ta promesse. Tu m’avais dit que nous prendrions un autre chien quelques temps après la mort de Cookie. Tu m’as menti. Je ne sais pour quelles raisons, mais tu m’as menti. Il n’y aura plus de fois de plus. Je pars. J’abdique… Pour quelques heures, pour commencer !

J’ai beau t’en vouloir à mort, je ne supporte pas te faire du mal. Ça me tord les boyaux de te voir souffrir, surtout à cause de moi. Je fouille dans mon tiroir et sors quelques perles alphabet. D’accord, j’ai décidé de partir, mais le temps d’une soirée, et pas sans laisser de traces. Je confectionne un bracelet qui servira d’indice et te préviendra de mon retour pour que tu ne t’inquiètes pas. Je le pose sur mon bureau, bien en évidence. Tu me connais et tu vas tout de suite comprendre le message. Henri est dans sa chambre. Papa et toi êtes dans la cuisine. Le ton monte, mais je n’entends pas ce qui se dit. Encore une dispute. Ça, c’est un couple qui fonctionne bien ! Je prépare vite fait mon sac à dos, mon portable, un tee-shirt au cas où et mes effets personnels indispensables en période de crise. Je m’habille chaudement et je sors. Personne ne m’a entendu. Je me barre et personne ne voit rien. Rien qu’une bande d’égoïstes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez ! J’enrage.

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