Sortant d’un coma de trois mois après avoir été percuté par une voiture, Edmond ne se souvient pas de son passé. Il n’avait aucun papier sur lui.
Qui est-il ? Pourquoi personne n’a signalé sa disparition ? Que faisait-il au cœur de Toulouse en milieu de matinée quand on l’a percuté ? Et qui est cette femme qui veut l’aider dans la quête de son histoire alors même que c’est justement elle qui a provoqué l’accident ? Autant de questions traumatisantes sans réponses.
Son seul indice, son alliance, sur laquelle est gravée une date. Passant d’espoirs en désillusions au travers d’un jeu de pistes dans l’agglomération toulousaine, il va remonter le fil de son passé semé d’embuches, et les pièces du puzzle qui se mettent peu à peu en place vont dévoiler une face sombre de son existence.
Un roman psychologique passionnant mené comme une enquête policière jusqu’au dénouement final.

Extrait

Je dévisageais les passants au travers de la vitre, savourant mon café. Et soudain, en sortant, black-out ! Je ne savais plus où j’étais ! Quelle direction prendre ? Par où était-on arrivés ? Ma mémoire s’effaçait à nouveau. J’aurais dû écouter Marion et la laisser me raccompagner. J’ai paniqué. Brutalement livré à moi-même, en plein milieu d’un tunnel dans le noir le plus absolu, je me sentais vidé de ma sève. Vulnérable et hagard.

Ce n’est qu’à trois rues.

Les mots de Marion me revenaient. Mais trois rues dans quelle direction ? Je me hasardai dans une artère pour voir si ça me disait quelque chose, mais au bout d’une cinquantaine de mètres, je revins rapidement sur mes pas de peur de m’égarer encore plus. Je suis rentré à nouveau dans le café, je me suis assis à la même table et j’ai attendu je ne sais quoi. J’ai commandé un autre expresso. J’ignore combien de temps je suis resté là à fixer ma tasse. J’avais perdu toute notion de durée et d’espace.
— Ça va monsieur ?
— …
— Monsieur ?

La serveuse s’était approchée de moi et me dévisageait.
— Vous avez l’air bizarre, tout va bien ?
— Oui, oui, excusez-moi, j’étais dans mes pensées.
— Une déception amoureuse ?
— Non, mais je suis un peu perdu !
— Vous n’êtes pas de Toulouse.
— Si… non… enfin je ne sais pas…

La musique qui passait en fond sonore et la voix grave du chanteur me disaient quelque chose.
— Qui est-ce qui chante ?
— Vous ne connaissez pas ?

Elle alla derrière le comptoir monter le volume. Elle haussa la voix pour que je l’entende.
— C’est Claude Nougaro, ça vous parle ? Vous savez, il a habité tout près d’ici, sur les quais. Tout le monde le connaît ici.

Je reconnaissais maintenant la voix de Nougaro qui chantait Ô Toulouse… Nougaro… Les quais ! Soudain, tout me revint, d’un coup ! C’est ça, Marion habite à trois rues d’ici, près des quais. Je me suis levé précipitamment et je suis allé régler mon second café.
— Cadeau de la maison, dit la serveuse.
— Merci, et surtout, merci pour Nougaro, vous m’avez sauvé la vie !
— Pardon ?