Chaque ligne, chaque mot de ce recueil de poèmes a été écrit « ensemble ». Cela nous tenait particulièrement à cœur de pouvoir partager notre intime ressenti à l’égard de la vie avec le plus grand nombre. Nous souhaitions avant tout rompre avec la monotonie du quotidien. Notre intention est d’exprimer ce que l’on ne voit pas et de donner la parole à cette voix intérieure qui résonne en chacun de nous.

Ces poèmes traduisent notre appétit pour le goût des mots et de leurs sens cachés. Ils sont une invitation au partage, voilà l’enjeu de ce recueil de poèmes. Ils s’adressent à tous ceux qui parlent au cœur, à tous ceux qui entendent cette voix sensible résonner en eux, à tous ceux qui, par passion, délaissent la raison.

Extrait de  Ensemble  de Christine Pailleux et Guillaume Marra

« ― Qui es-tu mon fils, assis devant moi et provoquant tant d’émois ?
― Mère, une âme, comme la tienne qui se laisse bercer par le temps et se meurt face aux gens.
― Je suis une âme égarée qui a longtemps espéré. Peut-être n’est-ce que momentané ? Mais toi, mon fils, vis, ose, foule du pied les chemins de traverse et ce sans jamais te renier. Nul ne connait le futur mais garde ta fière allure.
― Les chemins sont parsemés de cailloux et mes chaussures sont des nuages.
― Les cailloux doivent se faire sable pour que tes chaussures ne soient plus que partage. Par delà les mots, par delà nos maux, nos silences ont toujours un sens. Les chemins de traverse sont parfois à contre-sens.
― Métaphysicienne que tu es ! Je ne peux que te faire d’éloge en éloge ! Ton cœur s’offusque devant cette banalité civile et ton âme s’émancipe face aux conformismes de la populace. Oui, je crois que tu as raison mère. « L’enfer c’est les autres ».
― Offusquée je l’ai été longtemps. Détachée je le suis de plus en plus. Banalité, conformisme, populace, oui des termes qui n’ont jamais fait partie de mon vocabulaire. Au prix de combats, de rebellions, de larmes. Oui, l’enfer est sur terre mais à toi de ne pas y pénétrer.
― Un long combat envers soi-même pour ne pas céder à la tyrannie de la majorité. Une fois ce constat fait, cette rébellion exprimée par nos larmes, sommes-nous condamnés au prix de notre liberté à fuir constamment l’enfer sur terre ? Notre malheur c’est notre différence.
― Tu as toujours le choix de ta propre vie. Ce n’est pas un combat envers soi-même mais un combat contre les autres. Avec honneur, respect pour ce que tu es et non pour ce que l’on veut que tu sois. Ta différence fera ton bonheur, ta liberté sera ta réussite quand tu auras appris à accepter ta propre identité.
― Une fois ma propre identité trouvée, où est ma muse et où est la tienne ?
― Ma muse est poème. »