Pilote de ligne cloué au sol par la pandémie Covid-19, Martin Wolf s’évade du confinement en revivant quelques séquences d’une carrière déjà intense malgré sa jeunesse. Le suivre dans ses pérégrinations, c’est découvrir le quotidien d’un métier méconnu, qui est aussi un mode de vie fascinant.
Au cours de ces vols dans toute l’Europe vous ne satisferez pas seulement votre curiosité envers la vie des cockpits, l’ambiance des équipages, et les escales fourmillant d’anecdotes. L’aventure, aussi, sera au rendez-vous. Par l’entrelacement de circonstances techniques, politiques ou médicales, parfois dramatiques, souvent cocasses. Avec quelques péripéties insolites qui vous paraîtront outrepasser les limites usuelles de l’aviation commerciale…

Le héros congédiera volontiers cette forme de fantaisie lorsqu’il retrouvera la voie des airs, rendossant la rigueur et le sérieux d’un métier éminemment responsable. Entre-temps, l’escale forcée aura été mouvementée. Elle aura convié le lecteur à savourer un enchaînement haletant d’épisodes mêlant aléas et réactivité, sang-froid et adrénaline, concentration et humour.
Si vous vous interrogez sur les techniques et procédures aéronautiques, suivre le héros de ce roman vous apportera des réponses à nombre de vos questions. Si vous tremblez lorsque vous mettez un pied à bord, découvrir l’accumulation des sécurités en vol vous rassurera pour toujours. Si vous êtes jeune et empreint de rêve aérien, le parcours de Martin suscitera ou encouragera votre vocation.

extrait

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Toujours en montée à cause de notre poids important, mais déjà à grande altitude, nous arrivons au-dessus de Paris. Les hôtesses commencent à préparer leur service. Nous avons libéré les passagers de leurs ceintures de sécurité. Aujourd’hui la visibilité est parfaite dans ce ciel bleu de printemps. De la ville nous avons une vraie carte touristique. Je suggère, comme nous aimons le faire quand la croisière nous en laisse le temps, d’attirer l’attention des passagers sur cet extraordinaire panorama. Michel prend le combiné qui porte directement dans la cabine et amorce le speech qu’il va donner dans les trois langues « Mesdames et messieurs, du côté droit de l’appareil, vous pouvez apprécier en ce moment une superbe vue de la ville de Paris ». À son sourire jusqu`aux oreilles, je me doute qu’il prépare quelque chose… « On sait par expérience que lorsqu’on promet une belle vue d’un côté de l’avion, plusieurs passagers qui sont assis du mauvais côté se lèvent et se déplacent vers les hublots opposés pour immortaliser en photo la vue aérienne… ». À ce moment-là, il déconnecte le pilote automatique et effectue un virage à droite tout en lâchant dans le micro « Hé ! pas tous en même temps ! ». Puis il éclate de rire et remet l’avion au cap initial. Le chef de cabine entre dans le cockpit : « C’est malin ! Ils sont tous retournés vers leur siège, ils ont peur maintenant ! ». Le commandant reprend alors la parole en avouant sa blague, tout en se félicitant qu’elle ait été crédible. Il conclut tout de même en précisant que le déplacement simultané de passagers n’a aucune influence sur l’équilibre de l’avion et ne présente en fait aucun danger. Éternelle question : Même dans une compagnie belge, jusqu’où peut aller l’humour ? Que peuvent penser de nous les passagers ? Des farceurs immatures aux commandes de l’avion, ça peut en inquiéter plus d’un ! L’absence de protestations tend généralement à prouver que ce n’est pas le cas (…)