Ce récit explore les violences faites aux femmes, visibles ou silencieuses, à travers un prisme sensible, poétique et engagé. Il mêle récits intimes, témoignages, réflexions philosophiques et plaidoyer pour mettre en lumière les souffrances trop souvent tues, notamment les mutilations génitales féminines, formes extrêmes d’atteinte à l’intégrité et à la dignité des femmes.

Son originalité réside dans sa capacité à conjuguer émotion, mémoire, résistance et parole collective autour d’une cause universelle : la lutte pour les droits et la dignité de la femme. Ce projet s’adresse à toutes les consciences — jeunes, éducateurs, militants, parents, hommes et femmes — qui refusent l’indifférence et choisissent l’humanité. Inspiré par les femmes fortes de ma vie et porté par les combats de celles qui, partout dans le monde, se lèvent pour exister pleinement. Ce livre aspire donc à éveiller, à questionner, à transmettre. Participer à sa création, c’est prendre part à un acte d’amour et de justice, un acte de foi en un monde plus respectueux, plus digne, plus libre.

Extrait

… Sans hésiter, je me levai. Je n’avais aucune raison d’avoir peur. Pourquoi aurais-je eu peur ? C’étaient mes tantes, ma famille. Je franchis donc la porte, confiante, inconsciente. Mais à peine avais-je mis un pied à l’intérieur que le piège se referma sur moi. Tante Aïssatou, derrière moi, boucha l’entrée de son propre corps. La sortie était bloquée. Avant même que je ne comprenne, des mains surgissaient de l’ombre, des poignets fermes et puissants m’empoignèrent, des bras vigoureux m’entraînèrent de force vers une chambre. Je me débattais, l’instinct de survie me gagnait. Mais elles étaient trop nombreuses, trop fortes. Mon cri s’étouffa dans l’air. Mes efforts furent vains. Elles m’arrachèrent à toute échappatoire, m’écrasèrent au sol, là où une natte avait été soigneusement préparée. Là où elles avaient décidé que mon destin basculerait. Quelque chose allait m’arriver.

Je ne savais pas quoi, mais je le sentais dans chaque fibre de mon corps. Et puis mes yeux tombèrent sur la natte. Une flaque de sang. Rouge, sombre, figée sur la natte tressée, témoignage silencieux de ce qui s’était déjà passé avant moi. Mon cœur s’emballa. Mes pensées s’embrouillèrent. Pourquoi ce sang ? À qui appartenait-il ? Que me faisaient-elles ? L’angoisse devint panique, la panique devint instinct. Je me débattais de toutes mes forces, des pieds, des bras, du buste, de la tête. Dans ma lutte désespérée, l’une des femmes perdit l’équilibre. Elle trébucha, renversant une bassine remplie d’eau rougie par le sang. Le liquide s’éparpilla en traînées écarlates sur le sol. Mais elles ne faiblirent pas. Tante Aïssatou me saisit violemment les poignets, les tordit dans mon dos, bloquant mon dernier espoir d’échapper à leur emprise. Une autre femme sortit un foulard, et en un éclair, mes yeux furent plongés dans l’obscurité. La peur devint absolue…

« Mutilée malgré moi, mais pas soumise »