Juillet 1966. Contingent 66/2A, ma classe. Comme la majorité des gars de mon âge, je suis appelé au service militaire actif. Je rêve de devenir pilote de chasse. Le livre s’ouvre sur l’arrivée du narrateur en compagnie d’un de ses amis. Ils vont tenter de s’inscrire à la préparation militaire de l’aviation légère de l’armée de terre. Ils espèrent gloire et destinations exotiques. Rien ne va se passer comme ils l’espéraient… Pour autant cette expérience se révélera riche des découvertes les plus diverses aussi bien sociales qu’humaines… Voilà que je m’avise qu’il n’existe que très peu de livres traitant du service militaire. Or ce fut avec l’école, laïque et républicaine, un siècle durant, la matrice d’une majorité de jeunes Français.
Je fais appel à vous pour réaliser, tous ensemble, ce projet de livre. Renaissance dans cette France de l’après guerre ce fut la naissance d’une nouvelle manière de vivre sa jeunesse. Partenaires, vous serez présents dans le livre et le recevrez, franco de port, en avant-première.

Extrait

Avant de se coucher, on est à traîner dans le premier dortoir, à tailler une bavette avec un gars du quatre. Mich, La Globule et moi. Un mec qu’a la boule à zéro dévisage Mich :
— Hermann ! Qu’il se met à beugler. Remets un Juif dans le four, il fait frais ce soir. —
Mich, son nom c’est Weil. Il vire au gris, bondit sur le rasé, l’alpague. Va pour lui filer un coup de boule ! La Globule et moi on est prêts à suivre, mais dans l’instant, v’là Médard, le gars de chez Renault, à Billancourt, qui surgit.
Costaud Médard. Il lui faut pas dix secondes pour s’interposer. Il balance une énorme baffe au rasé que nous n’appellerons plus qu’Hermann.
— Ça suffit ! Vous, nous dit-il, retournez dans votre dortoir. Quand à toi, qu’il continue vers Hermann, que j’entende plus jamais ce type de conneries. Sans ça, j’établis un rapport et je te fais virer de la prépa. Illico !. Apprends qu’ici il n’y a que des paras. Des Paras. Pas de politique ! Surtout pas de politique, répète-t-il : Esprit de corps. Pour tous. Y compris lui, y compris toi ! Pour nous tous.
Compris Ducon ? L’esprit de corps c’est sacré : Pas pour toi, pas pour moi, pour nous ! C’est une question de survie. Enfonce ça bien profond dans ta caboche de serin et dégage ! Le rasé se fend d’une grimace en direction du sergent — chef : — Oui chef — marmonne-t-il, et il disparaît péteux derrière les lits.