C’est un récit sur la quête de sens, la joie retrouvée après la déception, l’enthousiasme et la force que l’on peut observer et conserver après les moments de faiblesse et de repli. C’est l’histoire d’une amitié transgénérationnelle et transculturelle qui transcende les énergies et fait oublier la solitude de l’un et éloigne le sentiment de dépréciation de l’autre, d’un homme âgé qui refuse de se laisser aller à la froideur de son état crépusculaire en découvrant le mentorat et en permettant à un jeune d’épouser l’ambition d’un parcours vers l’excellence académique, celle aussi du réconfort que l’affection humaine est capable d’apporter dans les moments pénibles. Un hymne à l’envie, à la vie, à la tolérance.

Un livre destiné à un public large car ses thèmes sont universels, ceux de l’amitié, du partage, de la pondération, du goût de l’effort, de l’acceptation de soi et de la différence. Un livre qui s’adresse aux jeunes et aux moins jeunes, aux lycéens, aux retraités, aux personnels de santé, de l’éducation, aux amoureux de la Bretagne, qui rappelle tout simplement quelques vertus humaines. Un livre sur la résilience et le dépassement de soi.

Le visage marqué par les années, les rides traçant ses joues en sillons sinueux, il regarde au loin l’horizon fait d’alternances d’ombres et de lumières qui le renvoie au cours de sa vie et de ses empreintes. Ses cauchemars rémanents entament son énergie qui semble supplier ce monde dont la vanité n’aide aucun à se remettre facilement de ses peines et de ses angoisses. Loin du tumulte citadin qui l’avait nourri mais qui aujourd’hui l’exaspère, il court après la fortune morale pour l’aider à dépecer les tourments qui perturbent sa pensée et le laissent comme une herbe sèche dans une eau trouble. En rejoignant sa maison perchée en haut des champs défleuris par l’automne, à la lisière des bois où de vieux marronniers s’élèvent vers un ciel gris et maussade qu’ils semblent conjurer à générer plus de clarté, il implora sa mémoire et pensa ces instants à rassembler ses souvenirs pour les imaginer renaître comme il aurait voulu que sa volonté d’aujourd’hui, imprégnée des événements passés, les traça. Il regrette les choix de son cheminement existentiel en regardant son passé resté immature et qui le remplit d’amertume. Mais il y a ce désir qui semble naître au fond de son âme, qu’il faudra déchiffrer et assouvir, celui de faire de sa vie d’aujourd’hui autre chose de ce qu’il en a fait jusqu’ici.

Son divorce l’avait libéré de la contrainte qui pesait sur lui et qui était devenue un fardeau lourd à porter, de devoir faire face tous les soirs à une adversité qu’il était incapable d’affronter. Il vit depuis dans une relative harmonie avec sa conscience, loin de tout engagement, il cherche à renaître de ses défaillances et à combler ses jours d’instants précieux que ses déceptions passées avaient ternis. Installé depuis peu dans son petit appartement, il commence à prendre ses marques dans une ville qui l’avait comblé de joies simples mais fugaces, il se contente de plaisirs naturels comme le petit déjeuner, ce moment très agréable s’ouvrant à la plénitude des saveurs du matin. Dès qu’il se lève il va machinalement prendre sa tasse gravée d’estampes chinoises d’un service à café récemment acheté au marché aux puces avant de se lancer dans le cérémonial du présentoir avec, sur la table de cuisine couverte d’une toile cirée à carreaux bleus et blancs son café-crème qu’il a minutieusement préparé, accompagné des viennoiseries achetées à la boulangerie très vite repérée dans une petite place bordée de vieux platanes au bout de sa rue, et son jus d’orange pressée qui permet à son palais de finir goûter les bienfaits de sa collation matinale.