Cinq siècles après la fin de notre civilisation, la vie des humains est bien différente. Seuls quelques centaines de millions de personnes vivent sur notre terre.

Depuis cette nouvelle ère, la vie est apparemment paisible, toutefois sous gestion coercitive d’une gouvernance mondiale où le travail, les loisirs, la santé, et même la famille et les droits de chacun sont sous contrôle au bénéfice des gouvernantes. En effet, seules les femmes sont appelées à gouverner, ce qu’elles font avec fermeté et cruauté. Un grain de sable, ou plutôt la révolte des opprimés, va venir enrayer cette belle mécanique.

Le bien triomphera-t-il du mal ?

Extrait de  Frisson  de Vdo

Après une terrible décélération et un atterrissage brutal sur le tarmac de l’Aérospace de Terre Rouge, nous sommes détachés, débarqués et menés vers un bâtiment rond aux fenêtres garnies de barreaux. On nous aligne par groupes de 5 devant l’entrée, je m’arrange pour me retrouver à côté de Félira. Le ciel est sans nuages, nous sommes en plein soleil, il doit faire une température de 40° minimum. En 30 secondes, la sueur dégouline sur nos visages. Nos combinaisons, celles-ci n’étant pas climatisées, nous collent à la peau. Nous restons ¼ d’heure sur place, une femme à mes côtés s’évanouit. J’essaie de la relever et reçois immédiatement un méchant coup de matraque sur le dos qui me fait vaciller.
La gardienne me hurle :
– Dans le rang, connard, si tu recommences, tu es mort. Compris ? Je me redresse et rentre dans le rang. Elle sort son arme de poing de son étui à la hanche et, sans hésitation, tire dans le dos de la femme à terre, qui a un soubresaut. C’est l’effroi dans l’assistance. Je reste pétrifié et horrifié. La gardienne hurle à nouveau :
– Que cela vous serve d’exemple. Ici et dorénavant, sachez que vous n’êtes plus rien.
Après un nouveau ¼ d’heure où personne ne bronche, chaque groupe est mené dans le bâtiment. Nous sommes enfermés dans des cellules vides de tout meuble, séparées par des grilles métalliques autour d’un poste de gardiennage vitré. Il fait à peine plus frais qu’à l’extérieur. Je m’assois sur le sol à côté de Félira et, discrètement, pendant que les gardes sont occupés à faire entrer les autres groupes, je lui conseille :
– Sois courageuse, ma grande, dis-je en murmurant, il faut que nous soyons le plus discrets possible. Ne me quitte pas, nous allons faire notre possible pour rejoindre nos collègues résistants. Nous nous en tirerons, c’est certain.