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Histoires d’amour & autres atrocités

Journaliste et photographe indépendant, j’écris des fictions depuis une vingtaine d’années, avec une prédilection marquée pour les textes noirs. J’ai à ce jour publié un roman et un recueil de nouvelles, tous deux empreints d’étrangeté et de fantastique. Ce recueil de nouvelles explore la thématique de l’amour. Encore des récits à l’eau de rose, dégoulinants de sentiments, de nostalgie et d’érotisme bas de gamme ? Certes non ! L’approche ne s’apparente ici en rien à de la romance, bien au contraire. Il s’agit de textes sombres et même résolument noirs, souvent teintés d’humour grinçant et de poésie, qui explorent les affres de la vie à deux, sans concession. Les histoires d’amour finissent mal, en général, chantaient naguère les Rita Mitsouko… Parfois pourtant, l’on se demande s’il vaut mieux en rire ou en pleurer, tant certaines de ces histoires peuvent s’avérer à la fois cocasses et pathétiques. Tel est, à bien des égards, le parti pris de ce livre… De nombreux extraits sont à lire sur mon compte Instagram.

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À travers les destins singuliers d’hommes et de femmes que tout semble séparer, ces dix-huit récits baroques et grinçants, souvent teintés d’humour et de poésie, composent à petites touches une fresque haute en couleur de ce que peut devenir la vie à deux dans ce qu’elle a de torride, terrible ou émouvant.
Chaque étape de la vie amoureuse est jalonnée de moments intenses, tragiques parfois, ici mis en lumière au fil d’une narration polyphonique, chaotique, mais diaboliquement cohérente.

*

Quand Eugène s’éveilla, il était près de dix-huit heures. Il disposait encore de trois quarts d’heure pour rejoindre le Terminus. Plus qu’il n’en fallait.

Au Terminus, il attendit environ un quart d’heure au comptoir. Il venait de commander un troisième demi quand Aziz apparut à l’autre bout de la place. Jovial, comme d’habitude. Heureux de vivre, avec à ses côtés pour le restant de ses jours, une femme aimante qui lui avait donné cinq enfants mignons comme tout.
« Putain ! T’as vraiment une sale gueule Eugène !, avait dit Aziz en lui serrant la main.
— Sympa…
— Ne le prend pas mal mon ami… Mais t’as une gueule de déterré… Qu’est-ce qui se passe ?
— C’est Ursula. Elle m’a brûlé la tronche avec le fer à repasser qu’elle m’a demandé de lui offrir à Noël… Exprès ! Ça va sans dire !
— évidemment. Ça ne m’a même pas effleuré que ç’ait pu être un accident… Mais à part ça, t’as vraiment une gueule de zombie. Pourquoi tu voulais me voir tout de suite ? »
Eugène avait raconté à son vieux copain Aziz les moindres détails de ses démêlés récents avec Ursula. Il ne lui avait même pas épargné les plus intimes. Il évoqua aussi ses tentatives pour reprendre le dessus, ses échecs successifs, les injures, les coups reçus — et ceux qu’il avait tenté de rendre — et surtout, la menace terrible qui pesait sur ses testicules et qui était la cause de ses insomnies.
« Je crois qu’elle est folle, conclut-il.
— Alors là ! Je vois vraiment pas ce qui peut te faire penser une chose pareille !
— T’es sérieux ?
— Enfin Eugène ! Bien sûr qu’elle est folle ! C’est un secret pour personne ! Sauf pour toi, apparemment… Tu sais ce que c’est ton problème ?
— Ben non. C’est quoi ?
— T’es trop gentil !
— Ben justement ! Ça tombe bien que t’en parles, parce que j’ai décidé de plus l’être ! »
Intrigué par une telle révélation, Aziz demanda des précisions. L’autre se fit prier, sans égard pour sa patience. Il finit par lui faire comprendre, à force de devinettes plus ou moins obscures, qu’il avait l’intention d’occire sa moitié dans les meilleurs délais.
« Et comment tu comptes t’y prendre ? », interrogea Aziz, qui manifestement ne prenait guère au sérieux les résolutions de son ami. Eugène se confectionna un regard de comploteur un rien grotesque. Il se mit à jeter des coups d’œil furtifs de droite et de gauche, affectant de s’assurer que personne n’était en mesure de surprendre une information si cruciale.
« Le poison… », souffla-t-il enfin. L’expression interdite d’Aziz eut un effet euphorisant sur Eugène. Il interpréta cette bouche béante et ces yeux arrondis comme la manifestation d’une stupéfaction forcément admirative. Il dut bien vite déchanter.
« Du poison ?!… Non mais t’es vraiment pas bien !… Et où tu comptes t’en procurer, d’abord ?!
— Facile ! C’est l’automne !
— Et alors ?
— Amanite phalloïde…
— Non mais qu’est-ce que c’est que…
— C’est un champignon vénéneux qui ressemble un peu à une russule charbonnière, mais avec un anneau et…
— Non mais je sais ce qu’est une amanite phalloïde à la fin ! La question que je me pose, c’est qu’est-ce que c’est encore que cette idée à la con que t’as eue ?!… Et depuis quand tu t’y connais en champignons toi ?
— Eh ! Eh ! C’est qu’il y en a là-dedans !, fit Eugène en martelant sa tempe du bout de l’index.
— Ça c’est sûr ! Il y en a même un sacré paquet… de couches !
— Comment ça ?
— Laisse tomber… Continue.
— J’ai tout simplement demandé à la pharmacienne.
— Et qu’as-tu demandé à la pharmacienne ?
— à quoi ressemblent les amanites phalloïdes, pardi !
— Au secours ! Mon meilleur copain est complètement fêlé !
— Pourquoi tu dis ça ? C’est l’endroit tout indiqué pour se renseigner sur les champignons, que je sache ! Mon père et son père avant lui, c’est là qu’ils allaient quand ils avaient un doute… Elle m’a même donné une brochure avec des dessins de tous les champignons. Elle a entouré l’amanite phalloïde au stylo rouge…
— Sauf que ton papa et le papa de ton papa, c’était pour les boulotter les champis ! Par pour zigouiller leur bonne femme ! Ils avaient rien à se reprocher, eux ! »
Eugène avait croisé les bras sur sa poitrine, manifestement contrarié par la tournure que prenait la conversation. Quant à Aziz, il était à la fois révolté face à tant de bêtise accumulée dans un seul cerveau et peiné de voir son ami en proie à un tel désespoir.
« T’es allé dans quelle pharmacie ?, reprit Aziz, une fois qu’il eut un peu retrouvé son calme.
— Dans celle où je vais d’habitude, qu’est-ce que tu crois ?! Je suis pas complètement débile !
—Ah… Et en quoi ce serait pas débile ?
— Ben… Parce qu’elle me connaît bien, la pharmacienne… Elle aura pas de soupçons. Un type qu’elle connaît pas et qui lui pose des questions sur un champignon dangereux, c’est louche… Tandis que moi… Elle me connaît !
— Ah…
— Ben oui ! T’as pas l’air convaincu…
— Parce que tu penses sérieusement que la pharmacienne qui te connaît si bien — et qui connaît tout autant Ursula, soit dit en passant —, quand elle apprendra que ta femme a succombé à l’ingestion massive d’amanites phalloïdes — chose que ne manqueront pas de lui apprendre les journaux ou un voisin —, n’aura pas de très bonnes raisons de penser que tu n’es pas totalement étranger au trépas de ta chère et tendre ?! M’étonnerait pas qu’elle ait déjà des soupçons qui lui trottent dans la cervelle, vu le nombre de fois où vous vous êtes engueulés devant sa boutique…
— Ah merde ! J’avais pas pensé à ça…
— Sans blague ! »

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