C’est un roman qui se déroule dans une dystopie obscurantiste.
Il nous raconte les péripéties d’un homme, victime d’un monde absurde ou l’ignorance règne et fait perdurer une existence centrée sur l’individualisme.

L’humanité dépeinte ici, ne sait pas d’où elle vient, ni où elle va. Après avoir considéré la planète comme une ressource docile, dont la surexploitation n’aurait pas de conséquences, elle s’est égarée. Elle assure désormais sa survie en se soumettant entièrement aux IA, rouage vital d’un cycle artificiel.

Participer à l’édition de ce livre pourrait permettre la diffusion de cette réflexion sur l’avenir, où le rappel de ce que nous sommes et de ce que nous pouvons être, s’entremêlent.
C’est un aperçu de ce qui pourrait arriver si le monde continue d’évoluer aveuglément, sans tenir compte des alertes du présent et des erreurs du passé.

Résumé

Sur « La Route », cette entité globale de bitume sans relief, les « Contributeurs » participent à la genèse et au partage de l’énergie nécessaire à leur survie, en circulant dans des voitures autonomes.

En échange, ces IA roulantes les confinent dans un système confortable ou les tourments de la réflexion ne sont plus nécessaires.

Et qui les blâmerait, puisque dehors, il n’y a rien…

…Rien qu’une ligne d’horizon continue, dans toutes les directions.

Stan n’avait jamais quitté cet univers clos, et Chaska le maternait comme son devoir l’exigeait.

C’est suite au sauvetage d’un naufragé, qu’il va enchaîner les situations inédites, le poussant à trouver d’autres moyens pour survivre.

Son errance va le forcer à se dépasser, à se lier avec des cultures inconnues, jusqu’à révéler sa volonté de sortir son fils, Jalil, d’une vie d’ignorance.

Extrait

« Le visage contusionné et endolori de Stan n’était qu’un détail comparé à ce qu’il ressentit au moment où Chaska disparut à l’horizon.

L’immense étendue de bitume, oppressante par sa taille et sa couleur sombre, était en parfaite symétrie avec le ciel.

Ce Tommy aurait pu le tuer d’un coup, mais il avait choisi de lui donner une mort plus lente.

« Précipitation ? Sadisme ? » Il se rappelait alors des mots de Jalil : « Ne cherche pas ».

Mais s’il ne cherchait pas, s’il ne fouillait pas dans sa tête, il ne trouverait jamais de solution… Et ne le reverrai plus.

« Je me suis fait avoir ! » Rumina-t-il en frappant ses deux poings sur le sol, manquant de se briser un poignet.

Sentant cette nouvelle douleur, il se tourna sur le dos, scrutant le ciel parfaitement bleu.

L’étau infini dans lequel il s’était allongé, écrasa son amour-propre, expulsant au passage, la frustration d’une impuissance honteuse.

« Tommy… » Médita-t-il. « Qu’est-ce qu’il a fait ? C’était quoi ces mots ? Une sorte de calcul…

IS puissance deux, fonction de G… Égal variable de…? Non, égal rho…

Je ne sais plus…

Ce n’est pas possible… Une IA n’obéit qu’à son propriétaire d’origine. Je n’ai jamais entendu parler de ça. »

Il se releva et regarda vers l’horizon.

La peur le tenaillait au point de rester immobile, sans savoir quel allait être son premier geste.

Il demanda un effort musculaire inédit à son cerveau.

La clarté diffuse du soleil, dessinait quelques ombres douces. Il n’avait pas changé de position depuis leur départ. La direction qu’ils avaient prise était donc la même : tout droit, sans dévier de l’axe qu’ils avaient déjà entamé ensemble.

Dans le sens opposé, il y avait l’îlot de Tommy. »