Description
Les événements de la maison rouge remontent maintenant à plusieurs mois. Lise, bien qu’encore très affectée, n’abandonne pas. Elle veut connaître ses origines à tout prix.
Son long parcours sur le chemin de la vérité va-t-il devenir aussi sombre que son cœur ?
L’homme à la capuche est-il la clé de tout ou va-t-il signer sa descente dans les profondeurs de son âme ?
Le destin de Lise est déjà scellé, à elle maintenant de le découvrir.
« […] La nuit était déjà tombée. Les rues étaient désertes, baignées dans le halo orangé des lampadaires. L’air était humide et froid, comme s’il venait de pleuvoir. J’entendais le claquement de mes petits talons sur le sol, son régulier et rassurant. Il fallait vraiment que j’arrive à joindre Jeremy. J’avais un mauvais pressentiment. Quelque chose clochait. Je composai à nouveau son numéro et laissai sonner les tonalités jusqu’au répondeur. Il était peut-être occupé avec un client ? Ou une jolie cliente… Qu’il fallait masser… Je secouai la tête pour chasser cette image de ma tête, sentant se réchauffer mon médaillon en même temps que montait ma jalousie.
Soudain, j’entendis des pas derrière moi. Au début, je les ignorai simplement, accélérant un peu les miens.
Mais au bout de quelques minutes, le son était toujours là, derrière moi. Je jetai un rapide coup d’œil par-dessus mon épaule. Je distinguai la forme d’un homme habillé en noir, le visage dissimulé sous une capuche. Grand, il marchait d’un pas fluide et régulier. Allez, Lise, arrête un peu d’halluciner ! me dis-je pour me rassurer. Je fis mine de m’arrêter pour regarder sur mon portable, pour voir si l’individu s’arrêterait aussi. Plus aucun bruit, à part le son de mon cœur qui battait furieusement dans mes tympans. Je me retournai et cherchai du regard l’individu. Mais il avait disparu, comme volatilisé.
Je poussai un soupir de soulagement et repris ma marche, à l’affût du moindre bruit. Mais je rentrai brusquement dans quelqu’un, faisant tomber mon téléphone au passage. Je manquai de crier, surprise. C’était l’homme en noir. De dos. Je ne pouvais voir son visage, mais je devinais sa respiration lente et régulière, libérant des petits panaches de buée dans l’air froid de la soirée.
Je ramassai précipitamment mon téléphone, les mains tremblantes.
“Qu’est-ce que vous voulez ? demandai-je d’une voix que j’aurais voulu un peu plus sûre, un peu moins tremblotante.”
L’homme se mit à ricaner.
“Laissez-moi tranquille ! Le sommai-je. Ou j’appelle la police !”
Même moi, je n’étais pas convaincue de ma menace… Alors je me concentrai sur mon médaillon qui se réchauffait lentement, prête à agir de manière un peu moins traditionnelle.
L’homme leva le bras droit au-dessus de sa tête, la main grande ouverte, ce qui me coupa dans mon élan. Je l’observai, silencieuse. Mais que faisait-il ?
“Je t’ai observée l’autre soir avec les lampadaires… Tu crois être la seule à pouvoir être dangereuse ?” Me questionna-t-il en chuchotant, toujours de dos.
Je n’étais pas bien sûre d’avoir compris correctement ses propos. Le chuchotement était très léger, comme irréel. Et les battements assourdissants de mon cœur dans mes oreilles n’arrangeaient rien.
Tout à coup, il ferma le poing d’un geste sec. Dans un bruit fort tel une déflagration, le lampadaire au-dessus de nous éclata, libérant dans le ciel des centaines de petites particules lumineuses. Le son se propagea, résonnant dans les rues vides, provoquant l’envol de quelques oiseaux. D’abord choquée quelques instants, je finis par reculer d’un pas, nerveuse. Je ne comprenais pas… Ou plutôt, je ne voulais pas comprendre. Restant toujours de dos, comme pour se cacher, l’homme continua en chuchotant :
“Tu n’es pas seule, Lise. Je suis comme toi. Je suis tout près. Et je ne vais pas te quitter des yeux.”
Il s’éloigna lentement, sans se retourner. J’étais partagée entre l’envie de lui courir après pour voir son visage, pour lui demander de quoi il parlait, et l’envie de courir dans l’autre sens pour fuir ce danger que je pressentais au creux de mon ventre. Je restai finalement immobile, totalement stupéfaite par ce qui venait de se passer. […] »