Le destin de Lise paraît plus incertain que jamais depuis l’incident de la cascade. Le danger est partout et imprévisible. Et si au milieu de tout cela, le futur était étroitement lié au passé ? Lise continue de chercher des réponses à tous ces mystères encore non résolus. Mais suffiront-elles à l’aider dans son combat contre les démons d’hier et d’aujourd’hui ? Quand il faut protéger les personnes que l’on aime, le sacrifice est parfois immense. Lise va en faire l’expérience malgré elle.

Extrait

La radio grésillait dans l’habitacle. Je zappai sur quelques stations, jusqu’à en trouver une qui passait une chanson calme, d’un chanteur américain que j’aimais bien. Posant ma tête contre la vitre froide de la portière, je chantonnai doucement, les yeux mi-clos. Mais je m’interrompis rapidement. Mon regard fut attiré par une personne sur le trottoir dans la rue. C’était une jeune femme d’environ mon âge, très maigre. Elle avait les cheveux bruns longs et emmêlés, on pouvait même y apercevoir quelques feuilles d’arbres accrochés. Elle était vêtue d’une chemise de nuit blanche à manche longue ample, mais très sale, comme si elle s’était roulée dans la terre. Le coin de sa bouche tout comme son arcade gauche était violacé. Elle leva la main pour me saluer, me fixant de ses yeux bleu azur sans sourire. Elle ne me quittait pas du regard, suivant le mouvement de ma voiture avec sa tête. Mais ce qui m’interpella le plus, c’est qu’elle était pieds nus dans la rue. Qui était-elle  ? Je la suivis du regard tandis qu’on passait devant elle, posant ma main sur la vitre.
« Mais qu’est-ce que…  ? m’interrogeai-je.
— Quoi donc  ? me demanda ma mère. »
Je ne répondis pas, trop abasourdie. Je me tournai sur mon siège pour regarder par la vitre arrière de la voiture, mais la jeune fille n’était plus là. La rue était vide. Je restai une bonne minute ainsi, à fixer l’endroit où elle était s’éloigner. Je me rassis sur mon siège, perturbée. […] Tout va bien, c’est fini.
« Tout va bien  ? Me demanda ma mère, comme un écho à mes pensées.
— Oui, ça va répondis-je un peu trop rapidement. Je suis juste un peu nerveuse pour le rendez-vous. »
Et voilà que je recommençais. Encore des mensonges. Mais je préférais ne pas la faire paniquer. J’avais peut-être imaginé cette fille de toute pièce. Ou je l’avais peut-être rêvée, m’étant assoupie sans m’en rendre compte contre la vitre. Mon imagination était un peu dans tous les sens en ce moment, autant ne pas affoler ma mère pour un simple rêve.