Je me suis inspiré du quartier qui a vu grandir ma mère, un quartier populaire de Rouen dans l’immédiate après-guerre. Implacable est la rencontre de personnage aussi différente qu’un baron alsacien et d’une mère maquerelle qui s’associe pour le bien de tous. Je m’inspire des failles et blessures de ces personnes qui ont tout sacrifié pour leurs sentiments de justice ou simplement pour protégé leur proche, de ses femmes et ses hommes sortant des camps qui se reconstruise en voulant vivre simplement, pour ses femmes qui vende leur corps pour nourrir leur enfant et de ses gamins des rues ou orphelins qui veulent sortir de l’enfer dans lequel des hommes les ont envoyé. N’aillant jamais aimé les apparences, je vous fais découvrir ces personnes qu’on met au banc de la société pour leur style de vie et qui sont souvent beaucoup plus complexes que l’apparence qu’ils donnent.

Extrait du livre

Le grand hall de l’hôtel, c’était changer en une fourmilière, tous avaient fait le choix d’être là, pour aider ou juste parler, faire ce petit truc qui pourrait rendre un sourire à toutes ces personnes, même si ce n’était qu’illusoire. Certains des rescapés voulaient parler, hurler pour faire entendre leurs histoires, d’autre se renfermaient sur eux même , non pas par dépit, mais qui voudrait les croire, eux qui avaient vue leur famille disparaître dans les fours des camps, eux qui avaient survécu étaient-ils réellement rentrés ? Les ombres qui passaient d’un bureau à l’autre étaient-elles encore vivant, voulaient-ils encore vivre simplement ? Ce qui frappait le plus le personnelle, ce fut le manque d’enfant, où étaient passés tous ces chérubins, tout le monde savait que des familles entières avaient disparus.

Dans une chambre au troisième étage, un homme était assis sur le bord de son lit, de bonne taille, le crâne rasé pour éviter les poux, un bandeau sur un œil absent et l’autre était d’un bleu azur d’une profondeur abyssale, il avait enfilé un costume bien trop grand, mais sa taille et sa maigreur ne lui permettait pas mieux, un chapeau mou était placé à sa droite. Il fut sorti de ses pensées quand une infirmière entra.

– Alors vous nous quittez, Hans ? » Dit-elle d’une voie très douce, elle s’était occupé de lui depuis son arrivée deux semaines au paravent.
– Ma Chère Marion, il faut bien que l’oiseau prenne son envol, » dit-il avec un fort accent germanique « . De plus, vous avez besoin de la place.
– Vous avez de la famille qui vous attend ? » Dit-elle avec une infinie bonté dans la voix.
– Non, j’en ai plus, je dois régler quelques affaires que nos amis de la Gestapo mon empêcher de finir.
– Vous savez, il n’y a rien de bon à remuer le passé.
– Je n’ai pas le choix, il y a des choses qui faut faire, mais rassurez-vous jeune fille, je survis à tout.» Dit-il avec un sourire qui n’annonçait rien de bon.

La jeune Marion lui souri et sorti. Elle connaissait ce genre d’homme, il devait avoir été militaire dans une autre vie et avait le devoir chevillé au corps. Depuis qu’elle était devenue infirmière, combien de combattants avait-elle soigné avec dévotion et ils étaient repartis pour mourir. Bizarrement, elle s’était attachée à cet homme d’une courtoisie et d’une gentillesse hors norme pour ses compagnons d’infortune, toujours prêt à se rendre utile, il n’avait jamais parlé de son histoire, mais il l’avait aidé à gérer les crises d’angoisse et les cauchemars de beaucoup des rescapés à cet étage. Tout ce qu’elle savait sur lui tenait en deux mots, elle savait qu’il était alsacien et résistant, il avait été déporté comme « NACHT UND NEBEL » destiner à disparaître comme il lui avait expliqué. Elle se retourna un denier fois et reparti vaquer à ses occupations.

Il était arrivé tout droit du camp de Buchenwald où il avait fini après avoir erré de camps en camp selon l’avancée des alliés. Combien de marches forcées, avait-il subi, combien de ses compagnons avaient été liquidés sur le bord des routes de la mort jusqu’à la libération et son retour. Aujourd’hui, son périple allait recommencer, il fallait retrouver ces compagnons, savoir ce qu’ils leur étaient arrivés et ceux qui avait survécu. Il se leva et sortit de sa chambre , il vit Marion disparaître dans une chambre, « Protégez vous belle Marion, j’espère que vous serait heureuse », pensa-t-il avant de disparaître . Il se dirigea vers l’escalier de service et rejoignit la sortie du personnel. Il avait choisi cet issus pour éviter la foule et leurs questions bien légitimes, mais voulaient-ils entendre la terrible réponse. Dès la porte franchie, il ajusta son chapeau et se mit en marche. »