Description
Inconditionnel : qui ne dépend d’aucune condition.
Ainsi va se poursuivre la vie de Nicolas qui va se trouver à un croisement crucial de sa vie. Son frère jumeau, Alexis, fortement dépendant suite à un grave accident de la route, ne supporte plus que Nicolas sacrifie sa propre existence au profit de son confort.
Pourtant, n’est-ce pas l’essence même du mot inconditionnel que de vouloir écarter le moindre obstacle qui pourrait entraver le bien-être de son frère handicapé ? répondrait à coup sûr Nicolas.
Inconditionnel fait suite à mon premier roman Le Lien, publié en 2019. On y retrouve ce même bouquet d’émotions, rythmé par l’enquête qui permettra peut-être à Nicolas de découvrir le coupable de l’enlèvement d’Alexis. Un voyage à travers deux villes aux coutumes et au passé différents, qui je l’espère saura vous emporter au-delà de ces deux magnifiques capitales. Peu importe le lieu, lorsque nous nous trouvons accompagnés des bonnes personnes, alors, il n’y a plus de doute. Nous sommes au bon endroit. De surprises en rebondissements, Inconditionnel, dans la même veine que le tome 1, vous fera voguer entre suspens et émotions.
« Deux heures plus tard, j’étais enfin dans mon lit. Je me rendis vaguement compte que ma mère et mon frère étaient penchés sur moi, soucieux. Puis je sombrai, épuisé par cette journée folle.
Alors que j’étais dans un sommeil profond, je sentis une main me secouer. D’abord lentement, puis un peu plus fort. J’étais tellement fatigué, que je me retournai de l’autre côté afin de retrouver mon sommeil tant mérité.
Je sentis qu’on m’empoignait. Je n’avais pas eu la force de retirer mes vêtements et deux boutons de ma chemisette cédèrent sous l’empoignade.
Mon corps fut entraîné au sol par la force de cette personne. Ma première pensée fut que Nicolas cherchait à me réveiller, mais la violence du geste me fit comprendre que ce n’était pas lui.
Je me mis à supplier cette force de me lâcher. Sa main avait enserré le col de ma chemisette et me tenait le visage à hauteur du sien. Je commençais à suffoquer, les deux pans de mon col me serraient le cou.
Il m’était impossible de voir le visage de cet assaillant, que je suppliais entre deux respirations rapides.
Des larmes me brouillaient la vue. Ma voix n’était pas audible et personne ne pourrait me venir en aide.
Alors que je me débattais dans un dernier effort, je sentis une main se glisser derrière ma nuque, une autre replacer les cheveux trempés qui tombaient sur mes yeux. La voix de mon frère me calma instantanément.
— Respire, Alex, doucement. Oui, c’est bien, détends-toi, me dit-il à voix basse.
D’un élan, je me redressai dans mon lit afin d’observer ce qui m’entourait. Je ne vis rien d’anormal. Nicolas était penché sur moi avec le même regard soucieux qu’il avait eu avant que je m’endorme.
— Tu as fait un cauchemar, il n’y a personne d’autre que nous deux, ici, ajouta-t-il rassurant.
Mon regard tomba sur le col froissé de ma chemise. Il manquait les premiers boutons.
Pris de panique je me dégageai des bras de Nicolas.
— Regarde, quelqu’un m’a vraiment empoigné, il manque des boutons. Donne-moi un miroir, je suis sûr que j’ai des traces autour du cou, ajoutai-je tout tremblant.
— Alexis, tu t’es débattu dans ton cauchemar, tu t’es fait ça toi-même. Je te promets que personne ne t’a fait de mal. Nous retrouverons les boutons sous ton lit demain si ça peut te rassurer. Il n’y a que nous dans cette chambre, m’assura-t-il.
Il avait reposé ma tête sur l’oreiller et délicatement avait surélevé ma jambe. Nicolas replaçait délicatement la couette sur moi. Je savais qu’il allait repartir, me laisser seul.
L’heure des cauchemars avait sonné à nouveau.
— Non ! m’écriais-je.
— Quoi, non ?
J’enserrai son bras si fort que la marque de mes doigts s’imprimait sur sa peau.
— Ne me laisse pas, je t’en supplie.
J’étais terrassé par la peur, Nicolas ne devait pas me laisser seul. Je sentis des larmes monter jusqu’au bord de mes paupières et se répandre sur mes joues. Il n’y avait rien à faire pour les retenir et je finis par me confier à mon frère. Si ces horribles cauchemars revenaient, il me serait impossible de voler de mes propres ailes et cela me terrorisait. Il allait redevenir l’esclave de mes terreurs nocturnes, ce que je refusais de toutes mes forces.
— Tu ne dois pas t’inquiéter pour ça. Tant que tu auras besoin de moi à tes côtés, je serais là, me rassura-t-il doucement.
— Je ne veux pas que tu sacrifies ta vie pour mes cauchemars, tu dois vivre ta vie. J’ai déjà ruiné ta relation avec Gabrielle, il faut que ça s’arrête.
— Être à tes côtés quand tu as besoin de moi n’a rien d’un sacrifice. C’est ma vie, celle que j’aime. Tu ferais la même chose pour moi, c’est évident. Et puis, ne t’inquiète pas, c’est provisoire. Après la journée que tu as vécue, rien d’étonnant à ce que tes vieux démons te rendent visite.
— Tu es le meilleur frère qu’on puisse rêver, ajoutai-je simplement alors que mes larmes s’écrasaient sur les draps.
— Je reviens… dit-il. »