« Inspirations » est un livre témoignage qui traite de mes émotions ensevelies sous un choc, celui de la perte brutale d’emploi. J’y décris longuement l’effondrement identitaire et la descente vers des contrées glaciales, insoupçonnées, au cœur de la tourmente.
Puis, de la résilience qui paraît, du retour vers le beau et l’émerveillement après les emportements et au sortir de l’agitation. De mon désir profond de me tourner vers l’humain, encore, en commençant par ma rencontre avec moi-même.
Ce récit s’adresse à toutes les personnes qui ont subi par le passé ou qui vivent actuellement les suites d’un traumatisme sur leur chemin de vie.
Il est une preuve de la possibilité d’un dépassement de soi, d’une transcendance, d’un ailleurs qui émerge, après le passage dans l’obscurité, vers la lumière et la vie qui jaillissent à nouveau.
La singularité de cet ouvrage tient en l’absence de pudeur que je livre. J’ouvre le sillon de mes pensées et chacun peut décider de s’en saisir et d’en extraire ce qui lui semble juste.
Pourvu qu’Inspirations impulse une réflexion, un cheminement, une évolution.

Extrait

« Avec tristesse je m’apprêtais à détricoter ce que j’avais créé quatre années plus tôt, alors emplie de rêves, bercée ce jour de désillusions.
La voiture que j’avais vidée pour en sortir les meubles prêts à être montés, le matériel en mesure d’être utilisé, les classeurs armés à recevoir les dossiers médicaux, le parquet résolu à supporter les entrées et sorties régulières, assumant les roues des nombreuses poussettes qui franchiraient le seuil.
Ce jour où je remplissais la voiture de ces mêmes meubles, presque quatre années, jour pour jour, qui ne supporteraient plus de balance pour bébé, plus de test diagnostic, ces mêmes classeurs qui se voyaient abandonnés des dossiers que les femmes venaient récupérer, ce parquet qu’elles et moi ne foulerions bientôt plus.
Le deuil pourtant fait, j’en étais certaine, je le croyais, les larmes affluaient mes mirettes.
Pourtant peu attachée aux lieux en général, la simple pensée d’abandonner cet espace chargé de témoignages livrés, bouffis de rires et de larmes, d’allégresses et d’émotions me déboussolait.
Peut-être avait-elle atteinte une limite dans l’abondance du nombre de personnes reçues cette adresse médicale ? Peut-être les moindres recoins de ce lieu avaient ils été pris par l’énergie de l’une ou l’autre du millier de patientes qui avaient franchies cette zone, ma zone ?
De vaines questions que je me posais dans la douceur automnale de ce 11 novembre 2021.
L’Armistice, fin des hostilités en temps de guerre… Quand allait-elle être signée cette fois-ci ?
Pas certaine qu’il y ait une suspension de l’animosité dans ce cas présent.
Mais l’espoir manifeste, et qui rythme mes journées, depuis cette date fatidique où j’ai été sommée de cesser d’exercer. »